Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/320

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Nouvelle-Hollande, les éléphans d’Afrique et d’Asie et les rennes du nord, les plantes alpines et les fougères en arbres, les coquilles de la Baltique et celles de l’équateur, en un mot les êtres des différentes zones géographiques et climatériques, si l’on ne trouvait en dehors de ces physionomies organiques, si différentes, quelque point de repère, quelques relations même éloignées de superpositions, qui permissent de lier de proche en proche les uns aux autres ces dépôts si disparates, zoologiquement plus encore que géologiquement, et d’y reconnaître les élémens d’une seule et même période.

Les bases de cette objection se trouvent dans le mémoire de M. C. Prévost sur la submersion itérative des continens, où sont clairement développées les nombreuses causes physiques qui peuvent avoir fait varier sur la même place les corps organisés fossiles d’une seule période. L’exemple qu’il a choisi des dépôts uniformes que doit entasser durant notre période, sur des espaces immenses comparativement à nos bassins géologiques, le grand courant équatorial, tandis qu’en même temps se forment, sous les mêmes latitudes, des produits organiques si différens, et que le moindre changement dans la direction de ce courant peut faire brusquement changer, cet exemple, dis-je, est aussi philosophique, qu’il serait décourageant pour les conséquences à tirer des caractères zoologiques. si l’on ne convenait qu’il est encore nécessaire en géologie, autour du caractère capital des fossiles, de grouper tous les autres moyens possibles de détermination et de distinction chronologiques. Les différentes voies de reconnaissance conduiront sans doute à des résultats assez identiques, et c’est ce qu’a fait observer M. Dufresnoy à l’occasion des idées opposées de M. Boué et de M. Deshayes. Les formations géologiques n’étant que des séries de couches déposées dans les mêmes circonstances, comme entre deux soulèvemens de montagnes, il est tout-à-fait, présumable que les révolutions qui ont suivi les soulèvemens ont nécessairement donné naissance à des groupes zoologiques qui devront le plus souvent s’accorder avec les différences de stratification.

L’étude des superpositions parait toujours être à M. Dufresnoy la base de la distinction des terrains, et depuis vingt-cinq ans on s’est à peu près borné à faire coïncider le caractère des fossiles, d’ailleurs si généralement utile, avec les âges de formations depuis long-temps établies par le seul fait des superpositions.

§ 67. — Un fait intéressant qui aurait pu se rattacher à l’histoire des dislocations du sol, est le fait des surfaces naturellement