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de quatre puissans systèmes de montagnes, tous dirigés de l’est à l’ouest, et supportés par une base commune également soulevée au-dessus des pays qui l’entourent.

Au pied de cet immense système est une énorme cavité de dix-huit mille lieues carrées de surface et d’une profondeur de 150 à 300 pieds au-dessous de l’Océan ; le niveau supérieur de la mer Caspienne et de la ville d’Astracan y est à 300 pieds, le cours du Volga à 150. Cet affaissement considérable a paru à M. de Humboldt être le résultat du soulèvement du plateau qui porte la chaîne de l’Himalaya, de l’Iran, et peut-être aussi du Caucase, masse énorme dont le soulèvement ne serait comparable à aucun phénomène géologique du même ordre observé sur les autres continens.

M. de Humboldt a aussi rapproché les traces encore subsistantes dans le centre de l’Asie, des agens volcaniques qui peuvent se lier plus ou moins directement avec la puissance intérieure qui a produit de si énormes résultats.

L’âge présumable de ces soulèvemens n’a pas été précisément indiqué par M. de Humboldt ; mais les découvertes récentes dans les régions les plus élevées du Caucase et même de l’Himalaya, de coquilles tertiaires analogues à celles des mers environnantes, doivent porter à envisager ces chaînes comme de formation postérieure à l’ensemble des terrains tertiaires ; ce qui confirmerait encore ce résultat si imprévu que les plus hautes chaînes sont les plus récentes.

─ À l’histoire de ces révolutions se rattache encore l’ingénieux plaidoyer, pour me servir d’une expression de l’auteur, que l’un de vos vice-présidents, M. Arago, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, vient de publier en faveur des comètes (Ann. du Bureau des longitudes, 1832). La comète de six ans trois quarts, dont l’apparition prévue pour 1832, semblait devoir jeter l’épouvante, à raison de la distance assez rapprochées à laquelle elle doit passer de notre planète, a fourni à M. Arago l’occasion de passer en revue les effets possibles de ces corps célestes relativement à la terre. Ce savant astronome, qui a montré dans l’analyse des idées de M. de Beaumont sur l’âge des montagnes, insérée dans l’un des derniers volumes du même recueil, tout l’intérêt qu’il portait aux grandes questions géologiques, a démontré, avec l’admirable clarté qui caractérise tous sas écrits, que le rôle des. comètes ne pouvait avoir été en aucun temps la cause des grands catastrophes de notre planète, ainsi que le supposent de célèbres théories et les préjugés populaires. Il en résulte aussi que l’origine