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sont les plus anciens ? On pourrait tirer des groupemens de M. de Beaumont une conséquence presque diamétralement opposée.

Il ne m’appartient pas de reproduire quelques objections plus spéciales, et pour ainsi dire géographiques, qui ont été faites à plusieurs déterminations d’âge ou de directions de chaînes, telles que M. de Beaumont les a présentées : M. Paretto pour la Ligurie, M. Pasini pour le Vicentin, M. Keferstein pour les Carpathes, M. de Studer pour les Alpes, M. Sedgwick pour quelques points de la Grande-Bretagne, M. Reboul pour les Pyrénées, ont élevé dès doutes sur les groupemens de M. de Beaumont. Ce géologue a déjà répondu à plusieurs ; dès l’an dernier, à M. Paretto, sur la direction des montagnes serpentineuses de la Ligurie, et à M. Rozet sur l’Atlas. Je dirai seulement quelques mots des faits ou des opinions dont la Société a eu communication immédiate.

— M. de Studer a observé que la chaîne du Stockhorn en se prolongeant dans le pays de Fribourg perdait insensiblement sa direction première de l’E. à l’O., et courait du N.-E. au S.-O. sans dislocation ni entrecroisement. Il y aurait donc là dans un même système d’une seule époque une double direction.

Le même géologue n’admet pas les indices du système pyrénéo-apennin que M. de Beaumont a indiqués à l’extrémité orientale de la même chaîne. Il ne reconnaît pas non plus les empiètemens du système des Alpes occidentales à travers les Alpes suisses. À leur extrémité orientale les Alpes se courbent pour se prolonger dans les Carpathes ; cette courbure ne constituerait point un système différent, et dans lequel M. de Beaumont a reconnu son groupe pyrénéo-apennin. La chaîne calcaire de l’Istrie, rangée par M. de Beaumont, à raison du contour extérieur, dans le système N.-S., paraît bien plutôt à M. de Studer appartenir au système des Apennins.

Sedgwick, tout en professant un vif assentiment aux idées de M. de Beaumont, qu’il a dit si heureusement développer un sens géologique nouveau, trouve, un trop grand nombre de dislocations locales pour pouvoir faire coïncider tous les redressemens de l’Angleterre avec les grands systèmes des chaînes de montagnes du reste de l’Europe. Il remarque qu’on pourrait indiquer des directions différentes dans des dislocations de couches que l’ensemble des caractères porterait à regarder comme contemporaines, que les axes de quelques bassins houillers contemporains ne sont point parallèles, et qu’il y a des exemples