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Ce système, si important dans l’Europe sud-orientale, ne paraît pas se retrouver dans la grande série crayeuse du nord et de l’ouest. Il s’élève jusqu’à plus de 2,000 mètres au-dessus de la mer ; des roches porphyriques et amygdaloïdes paraissent être fréquemment associées à ce groupe dans toute l’Argolide et la Laconie.

5° Des argiles et des poudingues atteignant à 1,500 mètres et représentant peut-être dans le bassin méditerranéen les terrains tertiaires anciens de Paris. Cette formation est en gisement transgressif avec le groupe suivant. Des pouddingues de la Morêe, les uns paraissent subordonnés au groupe crayeux inférieur (Messénie), les autres aux terrains tertiaires (nord de la Morée).

6° Le terrain tertiaire méditerranéen, soit continental, soit littoral : le premier remplissant tous les hauts bassins intérieurs, souvent couronnés par des calcaires d’eau douce ; le second, formé de marnes bleues recouvertes de sables calcarifères, et offrant le plus grand rapport avec le terrain tertiaire subapennin ; il s’étend dans les grandes vallées du Pamissus, de l’Alphée, de l’Eurotas, et couvre les riches plaines de l’Elide.

7° Des brèches coquillières toutes récentes avec débris de poteries, et cependant à ciment cristallin, comme le calcaire corallique de la Méditerranée plus septentrionale.

8° Des trachytes et autres produits de volcans anciens qui forment près de la moitié de l’ile d’Égine, et dont l’éruption ne parait pas remonter au-delà des marnes bleues. Enfin, des traces d’éruption, contemporaines des temps historiques.

Ces différens systèmes ont éprouvé plusieurs brisemens et soulèvemens ; M. Boblaye en a reconnu au moins trois époques, indépendamment de nombreuses oscillations partielles et locales.

Le soulèvement des principales chaînes de la Grèce, surtout des montagnes de l’Arcadie, et dirigées du nord-ouest au sud-est, serait contemporain du soulèvement des chaînes parallèles de l’Apennin, et des Pyrénées, et antérieur au terrain tertiaire.

Une seconde révolution aurait, dans la direction du nord au sud, imprimé, au sol de la Laconie et de la Messénie, les principaux traits de son relief.

Une troisième série de fractures se serait opérée sur les terrains tertiaires de l’Attique, de l’Argolide, et se serait prolongée jusque dans le grand massif de la Morée, suivant une direction est-nord à ouest-sud, direction qui coïncide avec celle des Alpes du Valais jusqu’en Autriche.

Je ne poursuivrai pas plus loin les descriptions si précises de