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Nous avons déjà vu que MM. Sedgwick et Murchison ont distingué dans la même contrée deux systèmes à nummulites, l’un de l’âge de la craie et du green-sand ; l’autre comprenant les couches qu’ils ont nommées tertiaires de transition. Viendrait un troisième grand système, celui du calcaire grossier, inférieur aux plus anciens terrains tertiaires ; puis enfin un quatrième, des calcaires tertiaires récens, ou quaternaires, de ces conglomérats à polypiers du Leithagebirge, ou les nummulites paraissent également très abondantes : mais pour établir ces systèmes nummulitiques qu’on peut, ce me semble, déjà distinguer, une bonne monographie de ce genre si difficile serait bien désirable. Un géologue anglais du plus grand mérite, M. Lonsdales conservateur actuel des collections de la Société géologique de Londres, a commencé à s’en occuper, et il est parvenu à distinguer déjà quatre ou cinq espèces dans celles des Alpes autrichiennes seulement.

§ 46. ─ Les coquilles de l’ordre des Rudistes ont été l’objet d’opinions et d’un classement très divers. M. Lamarck les a placées dans les cloisonnées M. de Blainville dans les multivalves ; M. Desmoulins en fit aussi des corps voisins des balanes, supposant birostre déposé dans une matière cartilagineuse.

M. Deshayes en a fait des coquilles bivalves, qu’il place entre les chames et les ostracées, et ne voit plus, dans la plupart Icthiosarcolites, que la partie corticale des coquilles, le test intérieur ayant été détruit comme il l’a démontré pour d’autres coquilles du groupe des spondyles. Pour lui, le birostre n’est que le moule intérieur, et les deux cavités du test persistant sont les tubes d’insertion des crochets de la valve supérieure.

M. Roulland, dans les observations qu’il vous a présentées, propose la suppression du genre ichtiosarcolite, prétendant qu’on a fait un double emploi du birostre des hippurites et des sphérulites tubuliformes pour former les ichtyosarcolites. Il reconnaît le syphon marginal double comme caractéristique des sphérulites, syphon n’existant pas dans les hippurites, qui ont, au contraire, à la valve inférieure, deux arêtes doubles à gauche de la carène. Les caprines même de M. Dorbigny pourraient bien en partie, selon M. Roulland, n’être que des hippurites, auxquelles il réunit ausi le genre sphérulite.

§ 47. ─ Le même observateur a confirmé la découverte faite depuis plusieurs années, par MM. Dufresnoy, de Cressac et Manès, de milliolites dans les couches oolithiques à nérinées de la craie de Saintonge et d’autres provinces méridionales ; mais ayant étudié au microscope des échantillons de ces roches de la