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s’est dépareillent trouvé le minerai, et qui présente la même apparence cristalline, dépend de la grande formation crayeuse des Pyrénées si étonnamment modifiée par l’action ignée et le redressement des couches. Au même système, M. Dufresnoy rapporte la mine de Rancée, dans l’Arriége.

M. Dufresnoy a soigneusement décrit les divers modes-d’altérations, et surtout la dolomisation que ces roches ignées ont fait subir, à différentes distances, aux calcaires, soit de l’époque de la craie, soit d’époque antérieure, ainsi que les entrelacemens de filets feldspathiques et métalliques dans le calcaire.

Il en a conclu que l’âge de ces mines est en rapport intime avec le soulèvement de la chaîne granitique, et par conséquent bien plus ancien que la formation des gypses et du sel produits par la même voie, mais dus à l’éruption des ophiolites. C’est un nouveau pas dans la théorie huttonienne ; les faits à l’appui de la cémentation de certaines roches et de la production de métaux par la voie ignée se multiplient tous les jours.

Les mines de fer des Pyrénées offrent des faits analogues au gisement des mines de fer du Bannat, produits de sublimation ignée, entre la syénite et les calcaires, qui semblent pareillement altérés par les vapeurs acides. On sait aussi que certaines substances minérales, la baryte sulfatée, le plomb sulfuré, etc., fréquentes au contact de roches cristallines et de sédimens secondaires, pénètrent également les deux sortes de dépôts, de même que les substances métalliques de la plupart des filons, qui s’insinue en un réseaux infinis dans les strates formant les parois.

§ 37 et 38. — Dans une Notice sur les Alpes bernoises, M. de Studer, qui a appliqué depuis nombre d’années à l’étude des terrains secondaires de la Suisse, l’excellent esprit d’observation avec lequel il en a décrit les terrains tertiaires, vous a fait connaitre l’âge des calcaires de la chaîne alpine entre la Dent de Morcle et la Jungfrau. Ce sont toujours, comme dans les autres parties des Alpes calcaires, différens systèmes de la formation jurassique, dont les fossiles examinés par M. Woltz montrent beaucoup d’analogie soit avec ceux du troisième étage, le calcaire Portlandien de Besançon, soit avec ceux du calcaire jurassique du Wurtemberg, soit avec ceux du lias de Normandie ; ce sont en outre les assises inférieures de la craie, terrain qui prédomine presque exclusivement, surtout à l’est du lac de Thoun jusqu’au Rhin.

Les calcaires des Alpes, comme ceux des grands bassins secondaires, ne présentent point de systèmes long-temps continus, mais une succession de groupes successivement prédominans aux