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Le deuxième, qu’un changement notable dans l’organisation et dans les proportions d’analogie entre les coquilles vivantes et fossiles, doit suffire pour constituer des formations différentes, et coïncider avec les grandes révolutions de la surface du globe ;

Le troisième, qui en est à la fois la conséquence et la preuve, suivant les argumens dont on l’appuie, est que les bassins tertiaires n’ont été simultanément ni formés ni remplis.

Si la superposition directe ne venait confirmer la première de ces conséquences, elle serait sans doute aussi rationnelle qu’ingénieuse, mais théorique : heureusement qu’elle est confirmée par l’observation des autres classes de fossiles qui conduisent toutes jusqu’ici au même résultat. Heureusement encore que la géologie a fortifié, en partie du moins, ces résultats zoologiques, et que, par exemple, pour la coïncidence des époques de redressement des couches avec les changemens d’organisation, elle s’est trouvée qu’ici assez en harmonie avec les grandes distinctions zoologiques : résultat que M. de Beaumont avait déjà rattaché à ses considérations sur l’âge des montagnes. Il est toutefois plus d’un gisement contrastant non accompagné de différences organiques importantes : M. Sedgwick en a cité plusieurs exemples.

Quant à la série des terrains tertiaires particulièrement, il est bien reconnu qu’elle a été interrompue plusieurs fois par de puissans redressemens de couches. À la vérité ces deux considérations des différens âges tertiaires et des différens âges de soulèvemens les plus modernes, sont trop neuves encore pour qu’elles soient bien précisément constatées dans tous leurs rapports. Jusqu’ici, par exemple, il paraît que le dépôt de la craie a été séparé de celui des terrains tertiaires par une plus grande révolution physique, que les différens terrains tertiaires entre eux ; aussi la différence organique est-elle plus forte et le vide plus grand. La conservation de certains genres, et peut-être de certaines espèces d’une formation à l’autre, doit tenir aussi au plus ou moins de violence de ces catastrophes, et à la distance plus ou moins grande du foyer d’action.

Quant au fait de la superposition directe, le seul qui soit le garant géologique le plus certain de toutes ces distinctions zoologiques, et qui permette de saisir au moins en un point la chaîne de ces terrains tertiaires récens, et leur liaison avec les terrains tertiaires anciens, j’eus, il y a quelques années, la bonne fortune de le constater pour le bassin de la Loire, et je pus dès lors le rattacher à de nombreuses considérations d’un autre ordre qui me