Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/261

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. Schmerling, s’élève maintenant à plus de quinze. L’une d’elles, celle d’Engissoul, contenait des ossemens humains enfouis dans une couche argileuse mêlée de cailloux roulés, avec des débris d’ours, de rats, d’oiseaux, etc.

§ 16. ─ M. Pentland vous a fait part de la découverte d’ossemens de plusieurs espèces de kanguroos fossiles, dans une brèche calcaire de la partie N. N. E. de la Nouvelle-Hollande, sur les bords de l’Hunter. Ces os ont été envoyés au Muséum par M. Jameson, qui, avec M. Clifft, les a décrits. Ils appartiennent à sept ou huit espèces détruites, mais de genres existans encore dans le pays ; ils étaient accompagnés de débris d’éléphant ou de mastodonte, et, d’après l’examen de M. Buckland, d’un autre mammifère plus grand que l’hippopotame connu. La découverte en a été, je crois, annoncée d’abord en Angleterre, à la Société géologique de Londres, par M. Mittchell, qui a le plus complètement décrit les circonstances du gisement. On a déjà rencontré de ces ossemens dans plusieurs localités de l’Australie, et particulièrement dans la partie occidentale, à Wellington-Walley. Ils semblent appartenir à un même système, qui montre, entre les brèches osseuses des fentes et le gravier ossifère des cavernes, la même liaison qui s’observe si évidemment sur les bords de la Méditerranée, particulièrement aux environs de Palerme et dans le département de l’Aude.

La brèche calcaire qui les empâte est aussi tout-à-fait semblable à celle de l’Europe, et formée de fragmens de calcaire compacte, et de débris osseux réunis par un ciment rouge.

Voilà donc à la Nouvelle-Hollande le dépôt ossifère des brèches et des cavernes comme dans les autres parties du globe : est-il contemporain de celles de notre Europe ? c’est bien peu probable : il n’y aura eu, à différentes époques, d’analogue que le mode de formation ; plusieurs catastrophes auront détruit et enfoui dans les fentes, dans les cavernes ou dans les lits alluviens, les grands ossemens de l’Ohio, ceux de l’Irrawadi, ceux des mers du Nord, de l’Europe centrale et de l’Australie.

Quoi qu’il en soit, dès l’époque de ce dépôt, l’organisation du continent austral était en grande partie déjà ce qu’elle est aujourd’hui, puisqu’on y trouve les types d’une classe de mammifères qui lui est encore particulière, mais toutefois accompagnés de genres (éléphant ou mastodonte) qui y sont tout-à-fait inconnus.

§ 17. — Les brèches osseuses sont généralement attribuées à des eaux courantes qui auraient entassé les ossemens et les fragmens