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§ 7. ─ M. Robert nous a fait connaître que la température du puits d’exploitation de la mine de sel de Dieuze (Meurthe) à 400 pieds de profondeur, au niveau de la huitième couche de sel exploitée, qui est la plus épaisse, s’élevait à 15° 7/10 cent. L’observation présentée à la Société en 1860 par M. Fleuriau de Bellevue, sur le puits foré de la Rochelle, indiquait à 369 pieds une température de 18° 12 cent., et une augmentation sur la température moyenne du pays, d’un degré par 19,71 m., c’est à peu près la proportion la plus habituelle (1° par 25 m.), d’après le relevé des nombreuses observations recueillies par M. Cordier, sauf certains excès locaux extraordinaires en plus ou en moins, attribués par M.Cordier à l’épaisseur variable de l’écorce terrestre.

§ 8. — M. Daubeny poursuit ses intéressantes recherches sur les eaux thermales et sur leurs relations avec les phénomènes d’origine ignée, et avec les anciens foyers volcaniques, relations qui paraissent jouer un grand rôle dans la théorie de la terre, ainsi que MM. Brongniart et Cordier le soutiennent depuis longtemps. M. D. a retrouvé dans plusieurs eaux thermales des Alpes, et dans toutes celles d’Angleterre, l’azote, dont il avait déjà constaté la présence dans l’eau de plusieurs autres sources chaudes où ce gaz se trouve rarement seul. Ces eaux thermales, gazeuses ou acidules, paraissent suivre la grande faille du calcaire de Derbyshire et de l’Yorckshire, de même qu’elles sont, dans les autres pays, liées à quelques vestiges d’une action ignée plus ou moins ancienne. Il en a conclu de nouveau une oxcidation lente de l’écorce du globe et des phénomènes naissant dans cette écorce, de préférence à la théorie du feu central. Les deux opinions sont défendues par des savans d’un égal mérite ; M. Ampère s’est prononcé pour celle qu’appuie M. Daubeny. Vous avez vu, par le rapport de M. Boué, quels développemens a pris cette branche nouvelle de la géologie (Hist. des sources min.), qui s’est surtout enrichie des travaux de MM. Osann, Stuke, Stifft et Keferstein.

§ 9. — À un autre ordre de phénomènes, se continuant encore de nos jours, à celui des tufs et des tourbes d’origine lacustre ou continentale, se rattache la découverte des ossemens de chiens, de cochons, de castors et de loutres enfouis dans les tourbières du Brabant ; M. Morren les a trouvés gisans en fort grand nombre, surtout ceux de chien d’une grande taille (sur dix crânes neuf de cette espèce) à 2 m., sous la tourbe et au contact du sable qui forme la base des tourbières de ce pays.

§ 10. — Guidée par M. Graves, qui explore depuis plusieurs années avec tant de zèle la géologie du département de l’Oise, la