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mais ce fait qui semblait annoncer une nouvelle éruption n’a encore été authentiquement vérifié.

On a dit aussi qu’un nouvel îlot avait apparu dans le voisinage du premier ; ce serait assez présumable, puisque sur plusieurs points environnans on a remarqué des fumerolles et des eaux troubles qui provenaient de la même action volcanique ; mais ce fait est encore moins certain.

Les nouvelles du commencement de janvier ont appris qu’il ne restait plus alors de l’ile que des brisans sous-marins sur lesquels la mer battait avec violence. À la fin du même mois et en février, nous apprenons de différentes sources qu’on a reconnu une hauteur de cinquante, de cent et de cent cinquante pieds d’eau au-dessus du cône solide. Cette disparition graduelle de l’ile doit-elle être attribuée à des causes mécaniques ou à un agent physique plus intérieur ; c’est-à-dire l’action des vagues et les influences atmosphériques ont-elles seules contribué à dégrader si rapidement le sol extérieur, ou bien doit-on reconnaître un affaissement résultant des mêmes causes qui auraient produit un cratère de soulèvement ? Les premières circonstances de la désagrégation et de la destruction progressive de l’îlot ne laissent pas douter que l’action mécanique n’ait d’abord été la seule, comme son origine a été si évidemment analogue à celle de tous les cratères d’éruption. Mais cet abaissement considérable et rapide de cent cinquante pieds au-dessous du niveau de la mer n’est peut-être pas uniquement le résultat de ces désagrégations. D’un autre côté, il paraît évident que celles de ces sortes d’îles volcaniques dont l’existence a été plus durable, n’ont été ainsi préservées de l’action érosive des eaux que par la présence de coulées solides servant de lien aux cendres incohérentes. Selon M. le capitaine Lapierre, ce n’est point sur le banc de Nérita, comme le répètent la plupart des premières descriptions, que s’est élevé cet îlot. M. C. Prévost, qui est retourné sur la côte O. de la Sicile quatre mois après sa première visite à l’île, aura constaté tous ces faits.

La dernière éruption du Vésuve qui a été assez violente, et le désastreux tremblement de terre de Foligno, coïncident d’une manière assez remarquable, moins avec l’éruption qu’avec la disparition de l’activité volcanique de l’île.

§ 3. Rien n’est plus propre que la formation de ce volcan, à expliquer l’origine analogue des îles Lipari, également volcaniques, mais montrant des produits de différentes époques d’éruption : de ces îles, les unes sont centres de cratères, les autres parties démantelées d’un foyer volcanique commun. M. C. Prévost