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noir éclatant, mamelonnée, lisse, et ressemblant beaucoup au fer hématite.

Enfin, en continuant de s’élever au-dessus de la limite que la lame peut atteindre, on voit une zone blanche dont la surface est unie, et encore criblée en tous sens de très petites cavités et de sillons se ramifiant à l’infini, et se dirigeant suivant la ligne de plus grande pente.

Cette action ne s’observe plus à quarante mètres au-dessus et à deux mille mètres au loin de la mer ; elle paraît entièrement due à la dissolution des particules salines déposées par l’aura maritima, et se voit sur les monumens comme sur les roche naturelles. Dans l’intérieur des continents, dans les Apennins, dans les Alpes, fort loin et fort au-dessus de la mer, et au contact des sédimens d’époques différentes, on a décrit des surfaces de calcaires ainsi corrodées et sillonnées, qui peuvent bien annoncer de même d’anciens rivages et éclaircir la question si compliquée des émersions successives d’une surface continentale.

§ 2. ─ De tous les agens géologiques de la période actuelle, les mieux étudiés sont assurément les volcans ; et si les causes en sont encore à peu près inconnues, leurs produits du moins et les circonstances de leur dépôt, bien plus faciles à apprécier que les phénomènes exclusivement sous-aqueux, ont pu être scrupuleusement étudiés. Ce ne sont pas cependant les volcans extérieurs, quelle que soit l’énorme masse et la variété de leurs produits, qui pourraient répandre le plus de lumières sur les périodes géologiques plus anciennes. L’étude des volcans sous-marins, dont le nombre paraît être infiniment plus considérable que celui des volcans terrestres, présenterait de bien plus piquans résultats, s’il était possible d’en étudier toutes les circonstances.

On verrait l’alternance de leurs produits primitifs ou remaniés par les eaux, avec les couches marines ; alternances ou infiltrations dont les terrains de sédiment présentent tant d’exemples (le val de Ronca, le val di Noto, pour les basaltes, et tant d’autres pour les roches cristallines ignées, réputées plus anciennes). On étudierait les modifications produites sur les sédimens calcaires par les roches brûlantes ou par des vapeurs acides ; l’influence d’un sol soulevé sur les strates déjà déposés à sa base ; l’influence sur le niveau des eaux de l’apparition de montagnes au milieu d’un bassin ; les diverses sortes d’altérations que la pression, les courans et la nature du liquide, favorisant le jeu des affinités chimiques, doivent faire éprouver aux coulées ou aux cendres, ou même aux parois intérieures des cratères. On étudierait encore la destruction et l’enfouissement