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Le puits entreprise la Rochelle a été interrompu ; ceux de Bordeaux, d’Agen et de Toulouse ne paraissent pas avoir réussi ; ce qui a arrêté le forage de celui projeté à Auch, tandis qu’on a été plus heureux à Narbonne, à Perpignan et dans les environs de Montpellier. On en fore actuellement dans la commune de Saint-Amand dans le Cher. Vous connaissez l’ouvrage dans lequel M. Marcel de Serres a consigné le détail des couches tertiaires traversées dans le Languedoc. Les argiles marno-sableuses bleues forment décidément le fond de ces bassins ou anses méditerranéennes. Le forage a fait découvrir des bancs de sel à Selis prés d’Artbes, et à St-Paul près de Dax ; et des lits de houille à Réalmont et Laguepy près de Carmont, non loin d’Albi.

M. Roulland a donné, dans le Journal de la Charente, un petit article sur l’origine des eaux des puits artésiens, et sur la réussite probable d’un puits semblable creusé à Beaulieu dans la Charente. Nous ne savons pas si son heureux pronostic s’est trouvé vrai.

En Italie, on s’en est surtout occupé dans la Toscane et dans le Piémont, pays où ce genre d’industrie, pratiqué dans le Modénois et décrit par Ramazzini dès 1692, n’avait pas encore pénétré. En Piémont, une société pourle forage des puits artésiens s’est établie sous les auspices du roi actuel ; et en 1829 M. le professeur Carpena a publié un ouvrage sur cette matière sous le titre : Serbatoj artificiamei d’acque piovane, etc., Réservoirs artificiels des eaux pluviales pour l’arrosement régulier des campagnes privées d’eau, avec un Appendice sur les puits artésiens (in-8°, Turin). M. Ricci a donné les détails des forages entrepris autour de Florence, dont une partie ont entamé le grès secondaire récent, et ont eu généralement du succès lorsqu’on a achevé le percement des alluvions et des argiles bleues subapennines. Néanmoins certaines couches du système secondaire redressé offrent peut-être aussi les conditions nécessaires pour la réussite. M. Ricci entre dans quelques détails sur les émanations gazeuses qui s’échappent quelquefois du fond des puits artésiens ; il demande si c’est un effet de causes passagères ou locales, et il raconte qu’en nettoyant, en 1828, le fond d’un puits ordinaire, il s’en échappa avec explosion une quantité considérable de gaz.

En Basse-Autriche, M. le baron de Jacquin a publié toutes les données géologiques recueillies jusqu’ici sur les nombreux forages qui ont en lieu dans le bassin de Vienne. L’argile subapennine