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En France, on a analysé de nouveaux les eaux de Bourbonne, localité curieuse sur laquelle M. Walferdin doit nous donner prochainement une notice, avec des observations sur ses sources thermales sous le rapport chimique et sous le rapport géologique.

Les eaux nombreuses du pied nord du Caucase ont fait le sujet de l’examen de MM. Conradi, Niliubin, Soholev et Hermann. Nous avons ainsi acquis une connaissance complète des eaux thermales acido-sulfureuses de Maschuka, et du pied du cône trachytique de Kumgara, de la source acidule qui jaillit du milieu du calcaire jurassique de Kislawodsk, et des eaux chaudes et saliuns des bords du Terek.

En Angleterre, le docteur Daubeny a continué ses observations sur les eaux thermales, et vient de publier de nouveau avec des coupes ses idées déjà imprimées dans le Journal de géologie (Edimb. philos. journ., n° 1832).

Aux États-Unis on a retrouvé l’iode et le brôme dans plusieurs sources salées ; on a analysé les eaux de Buffalo, de Bedford, de Bath, de Clint dans le New-York, et de Salina. On a donné de nouveaux détails sur des sources de Naphte et des émanations de gaz inflammable dans les contrées en deçà des Alleghanys.

La société helvétique sentant aussi l’utilité de l’examen des eaux minérales, avait provoqué, il y a quelques années, une exploration de toutes les eaux de la Suisse. Il est à désirer que la mort de M. Ebel, chef de la commission, ne ralentisse pas ces travaux, par lesquels se sont déjà distingués M. Kries pour les Grisons, Mt Brunner et Pagenstecher pour le canton de Berne, M. Gimbernat, etc.

Cette année a été fertile en ouvrages généraux sur les sources minérales. Le docteur Osann, de Berlin, a publié le premier volume d’une Description physique et médicale des eaux minérales connues en Europe. Cet ouvrage, auquel il a consacré dix ans de travail et de voyages, paraît devoir remplir un vide dans la science, et mériterait à tous égards d’être traduit en français. Le premier volume contient les propriétés générales des sources connues en Europe ; les volumes suivans offriront la collection des monographies locales. C’est surtout d’après cet ouvrage que M. le docteur Stucke a pu publier sa Carte géologique des sources de l’Allemagne, de la Belgique, de la Suisse, de l’empire autrichien et de la France occidentale. Il y a joint les tableaux. d’un grand nombre-des meilleures analyses des eaux-minérales.