Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/21

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ensemble une épaisseur de quinze pieds, on rencontre des bois en général très-faiblement bituminisés et appartenant évidemment à des espèces croissant dans le pays tels que le bouleau, le saule, le coudrier et le noisetier. L’écorce de ces troncs est souvent intacte ; et on y voit même des noisettes. Plus bas au dessus de ces bois, empâtés dans un gravier noirâtre et incrusté de fer sulfuré, il y a, d’après MM. Graves et Bineau, une couche de lignite friable à lumière, ayant 3 pieds d’épaisseur ; enfin, un lit de galets siliceux noirâtre de 3 pieds. Malheureusement l’eau remplissait les excavations. Quelques membres vont visiter plus loin un autre amas tout-à-fait semblable, près de Goincourt, et sont assez heureux pour y trouver une coupe présentant 20 pieds de lignite pyriteux, 3 pieds de galets noirs et 3 pieds de lignite pyriteux. D’après M.Graves, on y distinguerait une couche d’arbres renversés (2 mèt.), de la tourbe noire compacte (25 centim.), du gravier vitriolique fin (2 mèt.), du gravier semblable grossier avec des silex de la craie (60 centim.), des galets siliceux à pyrites avec des oursins silicifiés, et de l’argile. Des ossemens de chevaux, de bœuf et de chevreuil se trouvent dans ces deux dépôts.

L’opinion la plus générale, dans la Société, est que c’est un sédiment alluvial ou lacustre, sur lequel s’est formée postérieurement de la tourbe, mais ce sédiment doit être fort ancien, puisqu’il participe à la coupure de la vallée.

L’après-midi est employé à visiter en détail la belle collection de M. Graves, où la Société voit avec le plus grand intérêt, outre’toutes les roches de l’Oise, groupées géologiquement, une nombreuse et superbe suite de fossiles très-bien classés. Parmi ces derniers on remarque beaucoup d’ossements de ruminans (bœufs, cerfs) trouvés dans les tourbières. M.Graves a des doubles en assez grande quantité pour qu’il veuille bien en promettre à la Société un envoi considérable. Il fait la proposition d’adresser une circulaire générale aux membres pour les engager à enrichir les collections de la Société, et de leur indiquer en général les objets qui pourraient être utiles.

M. Graves montre en particulier, à la Société, une craie jaune de Hedencourt (canton de Froissy) qui, par son aspect et sa nature cristalline avait l’air magnésienne, ce qui une se trouve pas vérifié à cause de l’effervescence vive qu’elle fait avec les acides.

Quant aux dents de cheval que M. Graves a recueillies dans un bloc de craie près de Beauvais, il reconnaît lui-même