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bien des géologues qui ne connaissant pas bien le phénomène des culots basaltiques ou des filons semblables sous forme de grandes cheminées, ainsi que celui des buttes basaltiques implantées dans le sol ancien sous la ferme d’un coin dont la pointe est dirigée vers le bas. Ces gites du basalte sont pourtant tout aussi évident en Allemagne que celui des basaltes en coulées en Auvergne ou en Vivarais, et il est tout naturel que celui qui n’en a pas vu de ce genre ne puisse pas comprendre certains gisemens tout semblables, des serpentines et des euphotides. J’en pourrais dire tout autant des filons-couches basaltiques ; l’étude trop superficielle que beaucoup de géologues ont daites de ces apparences est funeste à l’avancement de nos connaissances, relativement aux filons-couches des roches ignées et anciennes, gisemens qui abondent dans les schistes et sont le plus souvent mal décrits. Je suis certain que la monographie sur les basaltes de M. de Léonhard sera lue et consultée avec un grand intérêt, parce qu’elle sera non seulement un résumé de tout ce qui a été dit d’essentiel sur la matière, mais encore un tableau des observations nombreuses que l’auteur a faites depuis nombre d’années dans toutes les parties de l’Allemagne, en France et en Belgique. De plus on y trouvera des recherches chimiques sur les roches décolorées, altérées, endurcis, fondues ou même vitrifiées près du basalte ; l’on verra les altérations et les accidens particuliers à chaque grand district volcanisé, et l’on pourra par l’énumération des roches étrangères empâtées dans les brèches basaltiques se former une idée de la croûte que les basaltes ont eue à percer pour arriver jusqu’à la surface. Rien n’est plus curieux et plus instructif pour l’étude des dépôts anciens que ces roches tufacées qui forment tantôt des salbandes de filons ou de culots, ou de filons-couches, tantôt des filons entiers, des mamelons ou même la partie inférieure de masses recouvrant le sol neptunien et dépendant d’une butte ou d’un culot.

On doit seulement regretter que M. de Léonhard n’ait pas visité le Vicentin et le Tyrol méridional ; car, n’ayant qu’un objet en vue, il y aurait probablement vu des choses qui ont échappé aux Arduini, Ferber, Maraschini, Passini, de Buch, etc.

Avant de quitter le domaine volcanique, il faut que je signale le mémoire intéressant de M. Gustave Rose, qui remet en question la séparation de l’amphibole et du pyroxène par des raisons autant cristallographiques que géogéniques. Les angles des deux minéraux se laissent ramener les uns aux autres, leur composition