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Or, il oublie cette circonstance essentielle, que ces dépôts ont eu lieu sous un climat équatorial, comme le prouvent les restes de mammifères qui leur sont particuliers, et dont les genres ne se retrouvent qu’entre les tropiques.

D’une autre part, MM. Conybeare, Sedgwick et Daubeny ont avoué avec autant de franchise que de bonnes raisons qu’ils s’étaient trompés en adoptant la théorie silurienne telle qu’elle a été exposée jusqu’ici en Angleterre. Le déluge mosaïque n’a pu produire et n’a pas formé ce que les Anglais appellent diluvium.

Le travail complet de M. Haussman sur les blocs erratiques a paru dans le 19e vol. des Mém. de la Soc. des Scienc. de Harlem (p. 271-378).

M. le docteur Daubeny a donné un mémoire sur certaines particularités des alluvions de l’Auvergne, qui ont conduit M. Lyell à croire que le diluvium des Anglais ne s’y trouvait pas. Je ne pense pas que cette question mérite de fixer l’attention d’un géologue du continent ; car personne n’avait avancé, jusqu’ici, pareil paradoxe. Si les alluvions anciennes de l’Auvergne diffèrent de celles de l’Angleterre, c’est une chose toute simple ; il en sera de même de toutes les alluvions des pays de montagnes comparées à celles des plaines et surtout à celles des bords de la mer. Ainsi M. Daubeny a parfaitement et aisément réfuté M. Lyell, qui, probablement sans le vouloir, voulait modeler le monde alluvial sur celui de la Grande-Bretagne. M. Daubeny a combattu aussi les idées du même géologue et de. M. Serope sur la formation des buttes trachytiques, et il a donné raison sur ce point à la théorie de soulèvement de M. de Buch en ne l’exagérant pas.

Les courans diluviens ont laissé, dit-on, des traces de leurs actions sur les côtes des vallées qu’ils ont parcourues, ou sur les rochers et les sommités qu’ils ont touchées. Ces bandes de rainures ou de sillons ont été signalées des long-temps par de Saussure, sir James Hall, Underwood, et l’an passé par M. Yates en Angleterre, et M. le comte Razoumovski en Moravie. Ces apparences doivent être frappantes dans plusieurs parties des États-Unis ; car plusieurs mémoires ont déjà été publiés sur ce sujet. Il faut étudier pour cela les récits des débâcles ou des inondations de rivières, telles que celles qui ont eu lieu dernièrement dans les Grampians en Écosse, et qu’ils ont été décrits par M. Dick-Lauderdale.

Les vagues des lacs produisent aussi, comme l’eau de la mer, des sillons sur leurs bords, et si ces réservoirs s’écoulent petit