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de Solenhofen présente à Daiting, comme celui de Stoneslield, des impressions de plantes.

M. Sembnitski, professeur d’histoire naturelle à Pétersbourg, a donné un coup-d’œil sur les plantes fossiles connues jusqu’ici ; il expose leur gisement, et pense que le système botanique naturel est le seul applicable à leur détermination (Journ. des mines, n° 8, 1830).

M. Brongniart a été attaqué par M. Walchner, relativement à l’établissement de trois genres de fougères, et MM. F. Hoffmann, Voltz, Gruithuisen, et la Gazette botanique de Ratisbonne ont tâché de montrer qu’il n’était pas maître de tous les faits, et que sa théorie avait des côtés faibles.

Déjà M. Brongniart a publié de nouveaux argumens tirés de la structure des tiges, en faveur de l’établissement de sa classe de plantes phanérogames gymnospermes, classe intermédiaire entre les monocotylédons et les cryptogames vasculaires. C’est aux botanistes à s’établir juges de ce classement, qui est appuyé et rejeté par des noms également respectables. Comme géologues, nous devons surtout attendre avec impatience la réponse que M. Ad. Brongniart fera à M. Hoffmann. Personne n’est mieux placé que ce premier savant pour nous donner non pas simplement une description des végétaux fossiles, mais un aperçu de leur distribution géologique. Tout le monde le reconnaît et l’en félicite ; mais sa théorie est-elle exempte d’erreur ? Elle repose sur la proposition que toute la croûte terrestre a subi, certaines époques, des bouleversemns universels qui ont détruit tout ce qui était à sa surface. Or, n’est-on pas endroit de lui demander d’abord de prouver géologiquement ce principe fondamental qui n’est point encore devenu un axiome de la science ? Au contraire, n’y a-t-il pas beaucoup de géologues qui croient qu’il n’y a pas un seul dépôt stratifié depuis le sol alluvial jusqu’aux roches sédimentaires changées en schistes cristallins où l’on ne puisse démontrer dans quelques parties du globe, et pendant sa formation, l’existence de végétaux terrestres, ou du moins celle d’un sol découvert ; or tout continent a des plantes, à moins d’y supposer un manque d’air et d’eau, ou une température très élevée ou trop froide ; mais ces cas particuliers ne paraissent pas s’être rencontrés partout ; donc il y a eu probablement toujours une végétation quelconque.

Je m’attends à la citation du dépôt pélagique de la craie des plaines ; mais celle des Alpes fourmille de débris de plantes