Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/19

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des sables ferrugineux et du grès vert inférieur, soit au-dessus d’Hanvoile, soit à Hannaches, mais il ne doute pas qu’on ne la découvre un jour en place, dans le pays, comme c’est le cas pour les blocs d’autres lumachelles.

En montant au plateau du moulin de Bois-Aubert ou de Senantes, quelques membres voient des affleuremens de marnes grises et bleuâtres inclinant au N. E., tandis que les blocs couvrant les champs et les carrières, indiquent que le plateau est formé de calcaire compacte blanc à aspect lithographique, mais non feuilleté et couvert d’une lumachelle rosâtre pétrie d’une espèce de petite Gryphée très-voisine, si ce n’est l’identique de celle appelée Gryhea virgula. L’inclinaison très faible des couches y est au contraire au N. O. et reste ainsi jusque vers Gournay.

En se rendant au village de Hecourt, la Société a occasion encore de voir des affleuremens d’alternats d’argile bleuâtre ou noirâtre et de lumachelle bleuâtre à petites Gryphées. Elle rencontre aussi beaucoup de blocs de ces lumachelles et y observe des grandes Huîtres, des Ammonites, des Térébratules etc.

M. Graves a déterminé dans les lumachelles les fossiles suivans : Gryphea virgula Defr. ou angusta Lam., l’Ostrea gregarea Sow., Trigonia nodulosa Lam., Perna aviculoïdes Lam., Ammonites contractus Blainville et coronatus Schloth, Gryphea latissima et Cidarites crenularis Lam. Les deux premiers fossiles forment la grande masse de la roche.

Sous la conduite de M. Langlois de Beauvais, la Société va voir dans sa propriété, au N. O.de ce village un puits percé à travers les lumachelles et le calcaire compacte jusqu’à la profondeur de quarante pieds. D’après le rapport de ce propriétaire, espérant trouver de la houille, les ouvriers se seraient arrêtés dans une roche bleuâtre très dure, dont M. Graves conserve des échantillons rapportés par les ouvriers, et ramassés par lui dans les déblais du puits.

La Société n’en peut malheureusement trouver aucune trace, mais elle reconnaît bien positivement dans la collection de M. Graves que cette roche est un calcaire intermédiaire à encrines identique avec ceux de la Belgique et de Marquise en Picardie.

Quoi qu’on puisse élever des doutes sur ce rapport d’ouvriers, et que les échantillons n’aient pas été détachés par M. Graves lui-même, il n’en serait pas moins important de vérifier, s’il est possible, cette curieuse observation. Si elle était vraie, des crêtes ou des proéminences de terrain ancien perçant à travers les dépôts secondaires les plus modernes ou s’étant trouvées assez élevées, pour n’être pas recouvertes par eux, seraient peut-être les causes de ces