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MM. Voltz et Studer ont donné chacun le plan d’un traité géologique M. Walchner, professeur de Carlsruhe, a sous presse des Élémens de géologie, dans lesquels il exposera ses nombreuses recherches sur la constitution minérale des roches, et proposera même quelques nouvelles subdivisions. Cet ouvrage servira à populariser davantage l’analyse mécanique des roches telle qu’elle a été décrite par M. Cordier. Si cette sorte d’analyse est si utile, je ne vois pas que l’analyse chimique des ruches puisse conduire toujours à de grands résultats. Certes ce n’est pas moi qui déprécierai les savantes recherches de M. Gmelin sur les roches magnésiennes distribuées parmi les grès ou les calcaires, et celles qu’il prépare sur les phonolites et les basaltes, sur les roches neptuniennes altérées par le contact de ces dernières. Mais vouloir déterminer, au moyen d’une formule chimique, la nature d’une roche par l’analyse d’un certain nombre d’échantillons de la même roche pris dans divers lieux, c’est arriver à une combinaison moyenne qui n’existe peut-être réellement dans aucune partie de la roche. C’est faire des équations de proportions définis pour le plaisir d’en composer, et pour étonner les ignorans par des chiffres.

C’est un véritable service que M. Kleinschrodt a rendu à la science en publiant en français la classification des roches de M. Cordier. Tout, dans ce travail, est clair, précis et calqué sur la nature ; ce ne sont pas des espèces établies sur des échantillons de cabinet, mais sur les masses des rochers. Je trouve même que l’arrangement général en est devenu meilleur depuis l’époque où M. Maraschini publia cette classification dans la Bibliothèque italienne. C’est la seule classification où l’on trouve énumérées les roches soi-disant décomposées, altération souvent originaire. On y voit avec plaisir que deux professeurs de géologie de Paris, MM. Cordier et Brochaut, sont d’accord pour le classement des roches et même pour la nomenclature, si l’on en excepté quelques noms des roches volcaniques que M. Cordier a particulièrement étudiées. Si M. Prévost suit la même marche, ce sera un grand avantage pour les personnes qui ne font que commencer. Espérons que notre dernier président voudra enfin faire jouir le monde savant non seulement de ses idées sur les roches, mais surtout de celles qu’il professe sur la géologie, et qui m’ont paru, autant que je les connais, souvent naturelles ou particulières à ce professeur.

Rien de plus utile pour une science que des tableaux synoptiques ;