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ouvrage est souvent une compilation judicieuse, et montre un homme d’esprit. Le brillant de ses théories résistera-t-il à toutes les objections qu’on peut leur opposer ? c’est ce que l’avenir nous démontrera. Dans tous les cas, l’auteur avancera la géologie, sans avoir écrit un traité méthodique, en appliquant la marche philosophique du connu à l’inconnu suivie depuis longs-temps par beaucoup de géologues du continent. Un ouvrage qui nie le déluge mosaïque et le diluvium tel qu’il est conçu par la plupart des géologues anglais, une dissertation qui cherche à expliquer la température plus grande du globe, sans recourir à la chaleur centrale ; enfin une publication qu’on peut appeler hérétique sous plus d’un rapport, devait naturellement exciter des réclamations, surtout en Angleterre. L’auteur avait loué le travail de M. Scrope sur l’Auvergne, dans une revue de Londres ; ce dernier lui a rendu cette politesse dans un des numéros de l’an passé ; mais le journal de M. Brewster a critiqué certaines parties de l’ouvrage de M. Lyell ; puis M. Whewell, ecclésiastique, lui a fait une repartie spirituelle dans un autre journal périodique (British critic, janvier 1831). Enfin, M. Conybeare a combattu plusieurs de ces principes fondamentaux, et a cherché à prouver au contraire que les causes agissantes actuellement ne peuvent pas être mises en rapport avec celles qui ont agi jadis Comme les systèmes de M. Lyell choquent beaucoup les idées reçues, il doit s’attendre à de nouvelles attaques. Cette controverse fera un bien infilni à la science, puisqu’elle roulera sur tous les points fondamentaux de la géologie. Il paraît que les idées de M. Lyell ont donné occasion à M. Herschell de considérer si certaines causes astronomiques ne pourraient pas rendre raison de quelques uns des grands phénomènes géologiques.

Dans le premier volume, M. Lyell entre en matière par l’exposé des différentes théories de la terre, puis il passe aux phénomènes géologiques qui se passent sous nos yeux, et les compare à ce qui doit avoir lieu dans les temps anciens. Il parle d’abord des phénomènes climatoriaux, puis de ces produits par les eaux, et enfin de ceux offerts par les volcans. Dans cette dernière partie, on trouve une compilation judicieuse de faits accompagnés souvent de très jolies vignettes.

Le second volume est consacré d’abord à des recherches d’histoire naturelle qui ont une liaison immédiate avec la géologie Ainsi l’auteur donne les définitions de l’espèce en histoire naturelle ; il énumère les variations qu’une espèce peut éprouver, la