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La géologie véritable de Malte étant presque inconnue, nous devons attendre avec impatience les observations de MM. Prévost et Christie.

Quant à la Sardaigne, M. Prunner de Cagliari en étudie la minéralogie, et M. de la Marmora travaille activement à l’achèvement de sa description détaillée de cette ile.

Les données sur la péninsule ibérique sont assez rares pour qu’on puisse dire que les années 1830 et 1831 nous ont fourni sur cet intéressant pays un bon nombre de faits. M. le professeur Hausmann, qui a traversé ce royaume, nous a esquissé sa structure générale, et prépare maintenant un plus grand travail sous la forme d’un voyage (Gottinger gelelhrt. Anzeig. et Quart. Mining. Review, n° 1, 1832).

Le grès vert qu’il a découvert sur le bord méditerranéen de l’Andalousie, l’étendue qu’il a reconnue au lias et au grès du lias avec des couches de combustible et du minerai de fer, le redmarl de l’Angleterre retrouvé au centre de l’Espagne, et couvert d’un mince dépôt de magnésite, voilà les faits les plus saillans de sa notice.

D’autre part, M. le colonel Silvertop a publié un Mémoire sur le bassin tertiaire d’Alabama et de Baza, dans le royaume de Grenade. Ce sont des cavités du sol primaire et intermédiaire, garnies de calcaire secondaire à nummulites et de marnes subapennines à gypse, soufre et sources salées, et couvertes d’un calcaire d’eau douce. S’il n’y a point là de coquillages marins tertiaires, l’auteur en a reconnu dans les dépôts flanqués contre le revers opposé ou méridional de la haute chaîne de Sierra-Nevada.

M. le professeur Gutierrez a imprimé, dans le Journal de géologie, une Relation des tremblemens de terre arrivés en Murcie. Il y montre clairement que le terrain bouleversé est formé par la marne argileuse subapennine, couverte près de la mer de sables et de brèches coquillières. Le sol tertiaire formerait donc une bande presque continue le long de la Méditerranée, depuis Barcelone jusque dans le royaume de Grenade, s’il ne s’y trouvait, comme sur la côte de Gênes et de la Toscane, dans des espèces de golfes entre les promontoires de l’ancien ne mer, qui forment actuellement des chaînes basses.

La sécheresse qui désole en été les plateaux de l’Espagne centrale fait accueillir avec joie la proposition de forer des puits artésiens, de qui a donné lieu à une petite Notice géologique sur les environs de Madrid, dans le Gazette espagnole de Bayonne.