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très récent du Tatra et d’autres masses primaires aurait donné naissance aux courbures des grès carpatiques, et aurait même produit des effets analogues sur la molasse au pied nord des Carpathes.

M. Pusch a publié aussi quelques faits sur la Gallicie ; mais la plupart sont empruntés au travail que M. Lill a envoyé à notre société, et qui lui a été communiqué.

En Suisse, je dois citer en première ligne l’ouvrage sur les Alpes bernoises, par M. Hugi, dont les observations si importantes viennent d’être vérifiées par M. Studer.

MM. Merian et Rengger nous ont donné, dans les Mémoires de la Société Helvétique, des notions bien précises sur la structure de la partie septentrionale du Jura suisse. Les dépôts du lias, des oolites inférieures des oolites proprement dites, et du calcaire jurassique récent y sont distribués d’une manière irrégulière, soit à cause des dérangemens éprouvés, soit à cause de la surface inégale offerte par le Keuper et le Muschelkalk, dépôts qui ressortent çà et là dans cette partie de la chaîne jurassique ; des lambeaux de molasse complètent la composition de ces montagnes. La coupe depuis le Saint-Gothard à Altdorf, par M. le docteur Lusser, est un document précieux pour l’histoire des Alpes. Les porphyres qu’il a découverts se lient probablement aux éruptions dont M. Studer a trouvé çà et là quelque trace dans les Alpes suisses, et à celles de l’Aligau en Bavière. Ce sont Les ophites des Alpes, et ils paraissent d’un âge très moderne. Il faut espérer que M. le docteur Lusser pourra, à force de recherches, trouver dans les calcaires foncés bélemnitifères et placés sur le gneiss, des pétrifications dont les espèces soient déterminables.

Je dois encore rappeler le beau travail de M. Necker sur la vallée de Valorsine, où il a si bien détaillé l’injection des granites dans les couches secondaires et les altérations et les dérangemens que ces dernières ont subis. Sa découverte des selagites de la Valteline est encore un fait tout nouveau dans la géologie des Alpes. Ce savant a fait de nombreuses observations sur cette chaîne, sait en Savoie, soit dans les États autrichiens ; et leur publication entière paraît très prochaine, et il nous donnera une carte géologique des montagnes du Chablais et du Faucigny. M. Studer a examiné de nouveau la chaîne du Stockhorn et il ne la regarde plus que comme un grand massif calcaire intercalé entre des grès marneux gris à fucoïdes, et de l’époque secondaire récente.