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J’exposerai ensuite les faits ou les problèmes géologiques qui paraissent avoir attiré le plus particulièrement l’attention des géologues, et je terminerai par résumer les travaux et les résultats des sondages ou des puits forés dans ces derniers temps.

L’année 1831 ayant été politiquement et sanitairement fort agitée pour l’Europe, nous ne devions guère nous attendre à l’établissement de sociétés savantes ou de publications nouvelles.

Néanmoins je trouve à signaler, en Angleterre, deux nouvelles associations, l’une à Bedford, et l’autre à Chichester. Un musée a été fondé dans la première ville, et la société philosophique et littéraire de Chichester forme aussi des collections.

Frappée des avantages des réunions annuelles et nomades des naturalistes de la Suisse et de l’Allemagne, la ville d’York a vu, en septembre dernier, la première assemblée des naturalistes et physiciens des Îles-Britanniques,

Des personnes distinguées des trois universités d’Edimbourg, d’Oxford et de Cambridge, se sont mises à la tête de ce nouveau mouvement scientifique, et il n’est pas douteux que cette société naissante ne devienne bientôt nombreuse, et très efficace pour les progrès des sciences physiques et naturelles. Déjà le compte-rendu des séances d’York est sous presse ; Oxford est choisi pour le lieu prochain de réunion ; et le bureau a été établi, pour cette année, sous la présidence de M. Buckland.

Aucune réunion n’a presque lieu en Angleterre sans qu’il n’en coûte quelque argent aux membres présens ; et les Anglais étant, d’une autre part, fort jaloux de la gloire scientifique et nationale, il s’ensuivra naturellement que cette société publiera incessamment de beaux recueils, et distribuera, comme la Société royale et la Société géologique, des encouragemens aux personnes qui cultivent les sciences. Elle désire déjà spécialement de se mettre en rapport avec les sociétés semblables du continent ; de manière que l’on arrivera enfin l’établissement de grands congrès scientifiques, qui, en rapprochant les hommes éminens de nations très diverses, feront cesser les rivalités et feront tourner les qualités et les connaissances de chacun des peuples au bénéfice de tous.

Avant de quitter l’Angleterre, je dois mentionner que la première distribution du prix de géologie, fondé par M. Wollaston, a été adjugé à M. W. Smith, comme auteur de la carte géologique de l’Angleterre, et comme ayant le premier employé les caractères paléontologiques dans la détermination des formations britanniques

Dans l’Europe continentale, les grandes réunions scientifiques annuelles n’ont pas eu lieu ; en Suisse, à cause des évènemens politiques ;