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plus lourds qui ont l’apparence et la texture de troncs à demi carbonisés. Ils contiennent des veines, du nids ou boulos de Pyrites. Ce gite de lignite est situé dans les couches sabloneuses les plus supérieures, peut-être même dans les dernières couches du calcaire jeune, mais dans le bas de la vallée, et par conséquent dans la partie inférieure du terrain sabloneux, il paraît qu’il y en a d’autres lits.

Je crois devoir ajouter ici quelques mots sur trois localités dans lesquelles on trouve des fossiles particuliers.

La première est un gite marneux dont je n’ai pu aucunement voir la stratification, et dans lequel ou trouve une très-grande quantité de piquans d’oursins plus ou moins gros, et en partie ovoïdes. Ce dépôt est situé dans le fond du bassin où est bâti Antoura et sur le penchant de la montagne. Je crois sa situation inférieure aux sables. C’est une modification de la couche dans laquelle se trouvent les nombreuses coquilles jurassiques de Raifoun (Gryphées voisines de celle de Saleve, Térébratules plissées, Natices grosses et petites, Huîtres, Pholadomies, Bucardes, Nérinées, Strombes, Astrées, etc.).

La seconde est une roche contenant de nombreuses Nérinées, qui, étant plus dures que la roche, saillent à la surface. Elle se trouve au-dessous du couvent Bikeurky, et sa place répond à certaines couches supérieures de la vallée du Chien. Elle contient des silex et des coquilles, dont on voit les débris sur une épaisseur assez considérable. Elle se retrouve dans d’autres endroits du Liban, et j’ai lieu de croire qu’elle se reproduit à des étages différens. La troisième est le gite de poissons de Sahel-Aalma. Il se trouve sous le couvent de ce nom, à environ 300 pieds au-dessus du niveau de la mer. C’est un calcaire argileux, feuilleté dans quelques couches, assez tendre, et n’ayant aucune odeur particulière. Il a des parties d’un gris foncé presque semblables à de l’argile plastique.

Outre les terrains clairement stratifiés dont je viens de parler, il y en a d’autres qui se trouvent irrégulièrement placés ; tels sont les poudingues calcaires que l’on trouve sur le haut de la crête septentrionale de la vallée du Chien.

Le fleuve du Chien, sort d’une caverne à voûte demi-circulaire, à stalactites pendantes du sommet. Elle est peu profonde et creusée dans le dépôt calcaire le plus inférieur. Elle fournit un beau volume d’une eau un peu laiteuse et très-froide. Cette caverne offre une brèche osseuse qui empâte des ossemens de quadrupèdes, des coquilles terrestres et marines (Turbo), et des débris de poteries