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Ainsi dans les univalves, il suffira de mesurer l’angle de la spire à son sommet, parce qu’il est constant dans les individus d’une même variété ; de mesurer l’angle d’ouverture, parce qu’il est aussi très-différent dans les diverses espèces ; enfin, de mesurer l’angle que fait la direction des tours de spires avec l’axe de la coquille, parce que c’est de cette direction plus ou moins oblique que q résulte le facies particulier de chaque espèce.

Il est évident que si l’on détermine la longueur d’une coquille, sa largeur ou son plus grand diamètre, la longueur et la largeur de l’ouverture, l’angle d’ouverture, la direction des tours de spire et l’angle de la spire, on aura si bien précisé sa forme, que le naturaliste éloigné pourra la reproduire sous son crayon sans la voir et sans en avoir autre chose que la description ; et en second lieu, bien qu’il soit désormais indispensable d’avoir des figures pour s’assurer de la description, l’on pourra s’assurer par la seule description si les figures sont exactes ; et enfin, pour l’avenir, ces moyens, qui même sous ce rapport me paraissent très-importans, pourront permettre aux iconographes de mettre dans leurs dessins beaucoup plus de vérité et d’exactitude, et cela, par des procédés de la plus grande simplicité. La direction des stries, des varices, etc, tout pourra être rigoureusement déterminé ; néanmoins il faudra tenir compte aussi des variations dont chaque espèces est susceptible dans les proportions limitées.

Parmi les coquilles bivalves, ce sera tout aussi facile ; il en est d’équilatérales, dans lesquelles l’angle extérieur de la charnière sera le meilleur caractère ; celles qui sont inéquilatérales présenteront deux ou trois angles dont l’ensemble précisera la forme caractéristique de la manière la moins équivoque.

Pour les moules intérieurs on devra faire la même chose, et celui qui voudra donner un moule comme l’analogue ou comme le représentant d’une espèce connue, aura le moyen de s’assurer du fait : il n’aura qu’à faire le moulage et mesurer son plâtre ;

Pour les échinidées, il sera bien facile de caractériser géométriquement les diverses parties, de leur test et de leurs ambulacres. Enfin, les polypiers simples et aussi les polypiers agrégés offriront, sous le même rapport, les caractères les plus constans, malgré leur apparente irrégularité.

Par cette communication, j’ai voulu seulement signaler à la Société quelques points d’un travail étendu que j’ai entrepris, sur ce sujet important, et me hâter ainsi, dans l’intérêt de la géologie, d’attirer sur cet objet les recherches des naturalistes.