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primordiaux ; ce sont celles dont on admet aujourd’hui généralement l’origine plutonique. J’aurais pu les exclure de ce tableau ; puisque l’on peut dire qu’elles sont hors de série, et qu’elles n’appartiennent pas plus aux terrains primitifs qu’aux divers autres terrains dans lesquels on les trouve injectées. Mais j’ai voulu m’efforcer de rendre plus complète cette représentation du sol primordial. Ainsi, la dolomie et le gypse n’étant que des modifications épigéniques du calcaire, sont venus se placer nécessairement après lui dans le tableau. Ces deux roches, qui représentent des couches de calcaire préexistant, peuvent se rencontrer partout où l’on pourrait trouver le calcaire primitif. Enfin, pour les roches d’épanchement, il fallait exprimer, par une simple disposition, leur nature orytognostique, leur position géognostique et leur formation géologique. J’ai donc été conduit à placer le porphyre à côté de l’eurite, parce qu’il n’est qu’une eurite porphiroïde ; la serpentine à côté du talc, parce qu’elle n’est qu’une roche talqueuse avec asbeste ou diallage, etc., disséminée ; et l’euphotide, entre le porphyre et la serpentine, parce qu’il participe de l’un et de l’autre, n’étant qu’une pâte de pétrosilex avec de la diallage et souvent de l’asbeste disséminé. D’un autre côté, cette disposition rappelle aisément que ces roches ont percé toutes les assises du terrain primordial pour se répandre par dessus ou entre les strates et à diffèrens étages. Ainsi la manière d’être en murs verticaux, en filons injectés, ou même en formations indépendantes, qui recouvrent et enveloppent d’autres terrains, me semble heureusement exprimée pour l’élève qui devra se rappeler aussitôt l’explication qu’on lui a donnée.

L’introduction de ces nouvelles roches, bien loin de rompre les rapports naturels, va compléter au contraire les coupes géognostiques des diverses localités que j’ai signalées comme exemples des quatre séries. Ainsi, dans le Limousin, les pegmatites et les hyalomictes sont fréquemment mêlées de quarz en roche. De Bosost à Saint-Béat les schistes argileux succèdent aux phyllades et passent au terrain de transition. Dans la vallée d’Arnave, les syénites et les amphibolites renferment des couches d’hémithrène très-belles et très-variées, roches qui passent par mille nuances à des calcaires saccharoïdes bleus, roses et blancs, dont les uns sont encore mêlées, d’amphibole, de pyrites et de mica, tandis que d’autres sont entièrement purs. Toutes ces masses, sont intercalées à plusieurs reprises et en couches à peu près verticales dans des gneis, des pegmatites, des granites et des syénites, ce qui est d’autant plus remarquable, que l’on y voit, en outre, une série de roches