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terrain manrneux. Comme ce dernier est entièrement exempt de mélanfes siliceux dans les bassins métalymnéens, où il est homogène, tandis que ces mélanges abondent dans le terrain marin inférieur prolymnéen, qui est mixte ; il m’a paru probable que les produits siliceux tertiaires devaient leur origine au travail et au mélange des eaux douces. Je me suis long-temps défié de cette induction, vu la grande importance qu’elle aurait sur l’histoire des phénomènes géologiques, mais je me suis confirmé de plus à plus dans cette doctrine de fait, que les dépôts siliceux de la période tertiaire ne se rencontrent que dans les terrains lacustres ou mixtes. En poursuivant cette analogie, je me suis demandé si les silex de la craie et la texture de ses roches semblables aux tufs d’eau douce tertiaires n’indiquaient pas aussi le concours des eaux fluviatiles à cette formation marine ?… Une question pareille demande à être traitée à part.

§ 4. Les gypses de la Seine et ceux de l’Aude occupent la même position géognostique. Ils diffèrent par leurs formes et par la disposition de leurs alternances. Les strates gypseux sont épais et massifs dans le bassin de la Seine ; ils sont, au contraire, minces et schisteux dans celui de l’Aude. La plâtrière de Malvésy, près Narbonne, est composée de plus de deux mille lits alternes de gypse et de marne qui n’ont d’épaisseur qu’un à deux centimètres.

C’est dans le dépôt gypseux du bassin de Paris qu’on a trouvé le plus grand nombre d’espèces fossiles d’animaux anciens, de quadrupèdes, d’oiseaux et de poissons.

Les gypses tertiaires d’Aix abondent en ichtyolithes et entomolithes Dans ceux du bassin de l’Aude, on n’a encore reconnu que quelques cyprius papyracés mêlés aux feuillets de dusodyle.

Les gypses et les marnes lacustres du bassin métalymnéen reposent immédiatement sur le terrain marin inférieur, sans alterner avec lui. Dans le bassin prolymnéen de la Seine, après quatre premières couches lacustres ou gypseuses, il en survient trois autres de calcaire grossier, et celle-ci reposait encore après six nouvelles couches gypseuses. Ainsi les mêmes causes qui, pendant la première époque, avaient déjà introduit par alternatives dans ce bassin les eaux de la mer et les eaux douces, ont continué d’agir de la mène manière, avant que les dépôts du calcaire grossier aient été plus complètement remplacés par ceux du terrain lacustre.

Les alternats de cette espèce, beaucoup plus rares dabs les bassins métalymnéens, n’ont commencé à s’y produire qu’après l’expiration de la première époque.

§ S. Les lignites tertiaires de la deuxième époque ont leurs gîtes