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à une deuxième époque. Considérés dans leur composition, ils se divisent en deux espèces : les lacustres et les mixtes.

§ 2. Rien n’est plus manifeste que le contraste des terrains tertiaires formés par les eaux douces et de ceux formés par les eaux marines. La différence des fossiles qui ont vécu dans ces eaux diverses ne fait que confirmer ce qu’indiquent au premier abord l’aspect des roches et leur examen minéralogique. Comme il existe des bassins exclusivement marins ou lacustres, on y peut apprendre à distinguer avec certitude les formes et les caractères qui dérivent de chacun des deux modes de formation, ce qui donne le moyen de mieux apprécier les phénomènes géologiques des contrées alternativement immergées par les eaux marines et les eaux douces.

Le calcaire lacustre des bassins homogènes et celui des bassins hétérogènes présentent dans leur substance les mêmes caractères, et se trouvent associés aux mêmes corps étrangers, ce qui prouve que la condition des bassins hétérogènes, lorsque ce calcaire s’y est formé, avait été entièrement assimilée à celle des bassins lacustres homogènes.

La variété pierreuse la plus compacte a un grain fin passant à l’aspect crayeux ; sa cassure est conchoïde ou esquilleuse. Ce calcaire est quelquefois sonore comme le phonolithe, et se brise par le choc des outils tranchans. On y rencontre fréquemment des cavités sinueuses vides, ou remplies d’un limon coloré par le fer. Sa couleur est d’un blanc jaunâtre ou nuancé de teintes rougeâtres. Les strates les plus épais et qui se rencontrent le plus fréquemment sont moins fortement aggrégés, et passent à l’état de tufs blanchâtres marneux ou arénacés, dont les uns sont encore lithoïdes et les autres se durcissent étant exposés à l’air. Une autre espèce de ce calcaire pierreux, bien moins répandu, se distingue par sa texture concrétionnée, souvent feuilletée et alabastrine : c’est celle que les Italiens désignent par le nom de travertin.

Les tufs d’eau douce passent fréquemment à l’état de marnes blanchâtres, ou bleuâtres, ou bigarrées de bleu et de rouge. C’est aux bancs marneux que sont spécialement associés les gypses et les lignites de cette formation.

§ 3. Le silex est souvent intercalé dans ces marnes, mais il se trouve aussi infiltré dans la substance du calcaire pierreux. Ce calcaire contient la silice en diverses proportions disséminée dans sa pâte on réunie en concrétions. Celles-ci sont noduleuses ou stratiformes. Elle existe dans le bassin de l’Aude en bancs épais d’un demi-mètre, qui alternent avec des marnes gypseuses au-dessus du