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chambres ou galeries successives, mais seulement des fissures élargies et corrodées dans la partie du fond, des roches carriées sans être anguleuses comme dans les cavernes d’éboulement, et enfin une demi-voûte coupée par le plan du rocher plutôt qu’une voute entière[1].

Les rochers de calcaire, de marbre, de dolomie et de calcaire compacte sont donc creusés partout au niveau du flot, quelle qu’en soit la cause, ou chimique ou mécanique, ou l’une et l’autre à la fois. Il en résulte des sillons, des cavités et des cavernes, et, par suite de cette action long-temps prolongée, une table sous-marine de peu de largeur dans les calcaires, et beaucoup plus étendue dans les roches plis destructibles.

Cette action doit nécessairement par sa nature être resserrée dans des limites fort étroites de durée et d’effets, surtout la ou des courans n’entraînent pas les débris du rivage. Cependant elle s’observe encore presque partout, ce qui suffirait pour prouver le peu d’ancienneté de l’établissement des mers dans leurs limites actuelles.

L’auteur appelle l’attention des géognostes sur un fait qu’il croit devoir rapporter au précédent : c’est l’existence de quatre à cinq terrasses dessinées plus ou moins nettement sur les rivages de la Grèce, quelle que soit d’ailleurs leur nature, qui semblent indiquer autant de niveaux et de séjours prolongés dans la Méditerranée. Il pense qu’il ne sera pas impossible d’y rattacher le soulèvement des alluvions littorales, quelques lignes de phollades dans des calcaires très-récens, les faluns de Tirynthe et quelques autres petits dépôts coquilliers.

Les dépôts coquilliers de Saint-Hospice près Nice, ceux des bords de l’Hellespont et un grand nombre d’autres sur les bords de la Méditerranée se rattachent probablement aux mêmes circonstances ; mais on ignore si dans ces diverses localités on a reconnu l’existence des terrasses.

Il sera curieux de bien constater leurs hauteurs dans chaque lieu, de les comparer dans divers points éloignés de la Méditerranée, et de vérifier le parallélisme qu’on croit avoir reconnu entre elles.


Zône noire ou carriés

Au dessus de la limite supérieure du flot, dans l’état de calme,

  1. La petite ile qui ferme la rade de Navarin à la pointe de Sphacterie offre une caverne qui a cela de remarquable, qu’elle la traverse d’un côté à l’autre et n’a qu’une faible profondeur, malgré ses grandes dimensions.