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donner de nom plus convenable que celui de bulimus turriculatus, il est voisin du bulimus calcareus Lam.

M. Boubée signale ensuite l’identité de structure et de composition que présente le calcaire d’eau douce, supérieur dans presque tous les points de limite qu’il a signalés ; il remarque qu’il y forme des chaînes coupées à pic du côté qui regarde le bassin ; elles sont partout un peu plus élevées que les collines du bassin de Toulouse, et elles ne présentent jamais que des couches horizontales. L’auteur pense que ce terrain tertiaire a aussi occupé, lors de sa formation, tout le pays toulousain ; que de grandes eaux sont venues le sillonner, le creuser, et le balayer jusqu’à une très-grande profondeur ; qu’il en est résulté une vaste excavation, dont les eaux des montagnes ont bientôt fait un lac, qui a été rempli lentement par les débris qu’elles y charriaient, comme on l’observe de nos jours dans le lac de Genève et tant d’autres. Ce lac, une fois comblé, a formé une plaine haute sur laquelle les eaux, devenues courantes, déposèrent une couche de cailloux roulés et de sable d’alluvion ; de nouvelles inondations vinrent creuser cette plaine haute, ne laissant que quelques chaînes éloignées, dont le niveau moyen, élevé de 280 mètres au dessus de la mer et le lit épais de gravier, prouvent l’ancien état du pays. Cette plaine inférieure, nouvellement formée, fut de même bientôt couverte de cailloux roulés. De nouvelles eaux vinrent encore la creuser, et laissèrent pour preuve de l’ancien état de choses de très-nombreux côteaux couverts de cailloux roulés, qui dessinent un second niveau élevé seulement de 230 mètres. Ce second creusement, qui a donné au bassin la forme actuelle, ne s’est cependant terminé que par plusieurs efforts successifs qui ont eu lieu à des époques fort éloignées l’une de l’antre, comme l’attestent les trois grands échelons que l’on voit dans la vallée de la Garonne et le lit épais de cailloux qui les recouvre. La vallée du Tarn offre aussi deux échelons analogues.

Entre plusieurs causes locales de ces inondations, M. Boubée signale la rupture des grands lacs ou réservoirs, qui ont évidemment existé dans les Pyrénées. Il indique le soulèvement des dépôts ophiteux de ces montagnes, et le soulèvement de la montagne noire qui lui a paru postérieur aux terrains tertiaires, comme causes bien suffisantes pour expliquer la rupture de ces lacs. Il annonce qu’il n’a pas encore terminé un travail très-étendu qu’il a entrepris sur le bassin de Toulouse, et dont il présentera les principales conclusions à la Société.

M. Boubée signale enfin comme un fait concluant en faveur de