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4o Des terrains tertiaires se sont déposés plus tard dans le bassin dont nous venons de parler. Ils ont recouvert en partie le terrain de craie et l’ont séparé en deux bandes ; celle du nord, ainsi qu’on l’a dit, n’a pas changé de position ; l’autre, fortement redressée, court parallèlement aux Pyrénées.

5o Outre le relèvement dont nous venons de parler, la stratification du terrain de craie des Pyrénées est loin d’être régulière ; en effet, dans un espace très-court, on voit quelquefois les couches plonger dans des directions très variées ; cette irrégularité qui ne peut s’expliquer par la formation de la chaîne, est en rapport avec la présence de nombreuses masses de porphyre amphibolique (ophite de Palassou), répandues le long du terrain de craie ; c’est à l’apparition de ces porphyres, analogues aux serpentines et aux variolites, et peut-être plus modernes que les terrains tertiaires, que nous attribuons les révolutions locales qui ont modifié en partie la stratification du terrain qui nous occupe.

6o La bande septentrionale de craie, celle qui s’appuie sur le versant méridional des montagnes anciennes du centre de la France, porte des caractères incontestables du terrain auquel nous la rapportons. Sa position géologique est celle propre au terrain de craie ; en effet elle repose depuis Angoulème jusqu’à Rochefort sur les couches les plus modernes des formations jurassiques, et elle est recouverte par le terrain tertiaire du bassin de Bordeaux.

7o La succession des roches qui composent cette bande confirme ce rapprochement, elle présente, comme le terrain de craie du nord, deux étages.

L’inférieur est composé de grès siliceux, tantôt peu adhérent et ferrugineux, tantôt solide et à ciment calcaire ; ce dernier contient une grande quantité de points verts et est en tout semblable au grès vert et à la craie chloritée de Honfleur.

L’étage supérieur est composé de couches calcaires. Cette roche présente souvent une grande différence dans sa texture quelquefois tendre et friable comme la craie des environs de Paris, elle est le plus ordinairement dure et cristalline (à Angoulème, par exemple). Du reste les caractères des calcaires de la craie varient suivant les localités et suivant la position des couches relativement à tout le terrain.