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il est évident que les calcaires fendillés en général massifs ou mal stratifiés, on été brisés, ou ne sont que les débris réaggrégés de masses soulevées ; et de plus, ils ont éprouvé encore postérieurement, des fendillemens si considérables que les murs des fentes sont aussi polis que s’ils l’avaient été à la main. Ce mouvement rappelle celui d’une machine à vapeur, et l’on peut l’attribuer à l’échappement des gaz ; mais si l’on admet que ces derniers étaient chargés de parties métalliques ; y a-t-il toute impossibilité que la magnésie n’ait pas été aussi amenée quelquefois par la sublimation ? D’où viennent ces amas de talc, et ces imprégnations magnésiennes des roches au contact des trapps et des porphyres ? D’un autre côté, vouloir faire des dolomies, comme M. le docteur Savé, une roche ignée d’éruption, c’est, il me semble, tout aussi peu probable que de prétendre que toutes les dolomies ont été formées par la voie ignée. Nous pensons, au contraire, que de véritables dolomies sont des produits neptuniens, puisqu’elles sont coquillières et qu’elles gisent en couches horizontales sur des couches arénacées non dérangées.

Les calcaires magnésiens fendillés et à coquillages effacés nous semblent porter des caractères très-différens, et des indications d’un travail souterrain ; mais, dira-t-on, ces roches établissent un passage entre les calcaires compactes stratifiés et les véritables dolomies, ou combinaisons de carbonate, de magnésie et de chaux. Nous sommes entièrement d’accord à ce sujet, et nous avons pu nous en assurer dans le Vicentin, le Tyrol, les Alpes, et les Carpathes ; Mais, jusq’ici, je ne puis comprendre la dolomisation sur une grande échelle ; s’étendant non pas de bas en haut, mais d’un côté à l’autre sur des étendues considérables.

Un grand nombre de gypses sont réputés des altérations ignées produites par les vapeurs sulfureuses sortant du sein de la terre. La liaison de ces masses avec le sel, a pu faire attribuer la même origine à ce minéral si commun. Malgré les difficultés de cette dernière explication, nous croyons devoir l’admettre ça est là ; mais nous ne pensons pas qu’on puisse l’appliquer à tous les gîtes de sel. Nous éprouvons la même répugnance à généraliser l’origine ignée des calcaires cellulaires, ou rauchwackes qui accompagnent le gypse et le sel. Lorsque nous voyons dans le sol tertiaire et secondaire des couches salifères bien stratifiées, alternant avec des argiles, et des marnes, et même contenant des fossiles, nous ne pouvons nous empêcher d’y voir des dépôts neptuniens tranquilles. Certes, de semblables masses ne se sont pas formées dans la mer sans la concurrence de circonstances particulières,