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Les costumes dessinés par M. H. Brochet pour les Compagnons de Jeux et pour les Compagnons de Notre-Dame, de M. L. Coutaud pour le Palais des Papes, reviennent, avec un goût très sûr et sans nulle affectation d’archaïsme, à la simplicité voulue de l’imagerie, tandis que M. I. Bilibine nous rend la fantaisie un peu barbare, mais si riche ! de l’ancien art russe. La comédie, la farce plutôt, emprunte sans scrupule à Guignol, avec un peu d’outrance parfois ; tel costume du « Théâtre d’Arlequin », tel masque des Comédiens Routiers, auraient fourni de bons exemples d’une bouffonnerie un peu moins appuyée et tout aussi joyeuse. Mais les masques et costumes d’animaux, du Bousier de M. G. Vakalo (La Paix) au Renard drolatiquement bigot de M. M. Larionov, sont irrésistibles et dans la meilleure tradition des vieux bestiaires.


Dans le minuscule foyer du Cirque Médrano, très intéressante Exposition du Cirque : affiches, programmes, photographies, dessins, portraits, caricatures, souvenirs de toutes sortes, font revivre le Cirque des Champs-Elysées, Barnum, Buffalo, le Nouveau Cirque et sa piscine, Molier et ses acrobates mondains. Plusieurs toiles d’une réelle valeur documentaire retracent la vie des forains, une curieuse collection de figurines de plomb nous rend la mise en scène des pantomimes de l’Hippodrome. Trois vitrines de livres relatifs au Cirque (romans, biographies, ouvrages techniques) feront pâlir d’envie plus d’un bibliophile.

Ici, nous croyons trop à l’étroite parenté du travail de la piste et du jeu de la scène pour ne pas applaudir et signaler ce bel ensemble à l’attention de nos amis. Regrettons toutefois l’absence de catalogue : cette exposition méritait qu’un souvenir subsistât quand elle aura disparu.

M. F.


LE MIRACLE DE THÉOPHILE À LA SORBONNE. — Les 7, 8 et 10 mai, un groupe d’étudiants, élèves de M. Gustave Cohen, ont représenté, dans la salle Louis Liard, le Miracle de Théophile, en une adaptation modernisée tout spécialement par leur maître. Le succès fut tel qu’il fallut donner quatre représentations, alors qu’on n’en prévoyait primitivement que trois.

Ce spectacle, qui renouvelle avec bonheur la tradition des représentations d’escholiers, fut monté avec la gracieuse collaboration des « Comédiens Routiers » que dirige notre confrère, M. Léon Chancerel ; après le drame sérieux, ils donnèrent, selon le vieil usage, une farce, leur impayable Chaudronnier.