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sur les grands lacs

sagers avec une incomparable parcimonie. Mais, malheureusement, nous passons vite et tout le monde échappe ainsi que tous les débris d’animaux pétrifiés qui formeront le menu du lendemain. Nous avons le temps d’apercevoir Richard’s Landing, seul endroit de tout ce pays où il y ait une dizaine de maisons réunies en village ; il s’y trouve aussi un magasin et un bureau de poste ; mais ce qui en fait l’unique importance, c’est le commerce de bois qui fournit des chargements aux petits steamers des lacs.


Nous allons toujours. Le côté américain devient une succession de champs cultivés, tandis que le côté canadien n’offre à la vue que quelques habitations isolées. Au loin se dessine un cercle de montagnes bleues, sans grande élévation, qui expire sur les bords du lac Supérieur. Mais voici que le côté canadien s’anime ; les maisons se rapprochent, les champs se revêtent de grains et de végétaux ; une chapelle apparaît puis une autre du côté américain ; la chapelle canadienne est celle de la « Mission », laquelle porte le nom de "Garden River".