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et de ses plateaux, qui présentent aux vents du nord un rempart protecteur et s’inclinent ensuite en pente douce vers le sud, offrant ainsi des étendues considérables de pâturages et de terres cultivables. Le Manitou venait s’ébattre dans les nombreuses baies et criques qui échancrent les bords de l’île, ou bien le long des lacs et des étangs poissonneux de l’intérieur, où il se livrait à des orgies de truites et de poisson blanc telles que les dieux seuls savent en faire. Ou bien encore il pouvait poursuivre de ses flèches redoutables les ours, les caribous et les castors qui pullulaient dans les bois et les étangs : aujourd’hui il ne reste plus guère de ces nobles animaux que l’ours, qui sera le dernier à quitter les forêts de l’Amérique.


Manitouline, dont la superficie est de 1600 milles carrés, était restée jusqu’en 1870 ou environ une réserve exclusivement indienne, mais un arrangement étant survenu qui permettait d’ouvrir une certaine partie de l’île à la colonisation, des townships furent immédiatement