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sur les grands lacs

serait plus ; il n’aurait pas mérité de vivre sur ce globe dont il n’aurait pas su faire la conquête ; les grands lacs auraient eu des orages inutiles, des révoltes en pure perte, et ils seraient restés, au sein d’une nature indomptée, vierges des steamers, des barges chargées de grains, de cette foule innombrable de bateaux, de toute nature et de toute dimension, qui, jour et nuit, les sillonnent et les assujétissent aux desseins de leurs maîtres.

Chose étrange ! Les cinq grands lacs canadiens, tout vastes qu’ils soient, ne baignent qu’une région comparativement petite ; ils sont comme enserrés dans le bassin profond, creusé entre les plateaux d’où les rivières du Nord-Ouest coulent vers le nord, et celles des États-Unis coulent vers le sud. Quant aux rivières qui se déchargent dans les lacs, il n’y en a pas une qui vaille la peine d’être nommée.


Après avoir dépassé l’île d’Amherst, nous nous trouvâmes en plein dans le lac Ontario, désormais libre de tous les obstacles qui pouvaient