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placés que nous sommes aujourd’hui en présence d’un déploiement de communications qui s’est fait avec une rapidité remarquable.

Qui ne se rappelle le temps encore assez rapproché où un seul bateau suffisait pour transporter les voyageurs qui allaient prendre les bains à Cacouna et à la Rivière-du-Loup, temps où la Malbaie était encore ignorée ? Je parle d’il y a quinze ou vingt ans. Oui, la Malbaie, ce bijou des places d’eau, était encore inconnue alors, et aujourd’hui, ses trois hôtels de premier ordre et ses innombrables cottages, bâtis tout exprès pour nos deux mois et demi d’été peuvent à peine contenir la foule des voyageurs qui s’y rendent de toutes les parties des deux Canadas. Aujourd’hui, la Malbaie est ouverte de toutes parts et possède toutes les communications désirables, elle qui, auparavant, renfermait comme dans une prison ses visiteurs obligés d’attendre le bateau pour s’échapper, quand il leur fallait partir. Aujourd’hui, elle a une ligne télégraphique, elle voit venir à son quai deux fois par jour les steamers de la compagnie St. Laurent et se trouve en communication directe et quotidienne avec le Sud, au moyen d’un petit bateau traversier qui porte la malle et les rares voyageurs qu’une raison pressante oblige d’aller prendre le train à la Rivière-Ouelle pour retourner à la ville. Aujourd’hui, la Malbaie est devenue si populeuse qu’il a fallu la partager en deux municipalités distinctes, de sorte que le village où se réunissent de préférence les étrangers, et qui