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est presque tiède à certains jours exceptionnellement beaux. Mais il ne faut pas trop s’y fier et ne jamais confondre notre fleuve avec une bouilloire.



Jusqu’à cette année-ci, c’étaient les bateaux de la compagnie du St. Laurent qui transportaient la malle tant que durait l’été aux différents ports de la rive nord, depuis la baie St. Paul inclusivement jusqu’à Chicoutimi ; le service se faisait régulièrement et la subvention pour cela était de quinze cents dollars. Mais il y a souvent des brouillards pendant certaines époques de la saison de navigation et il en résulte des retards qui causent des inconvénients graves, parfois des préjudices sérieux aux gens d’affaires. C’était là une situation embarrassante, mais comment y remédier ? Assurément, on n’allait pas s’amuser à envoyer la malle par terre, en voiture, et obliger les gens de Chicoutimi, par exemple, à ne recevoir leurs lettres et papiers que trois jours après le départ de Québec, quand les bateaux pouvaient les leur apporter en vingt-quatre heures. Il n’y a pas de voie ferrée sur la rive nord et il est impossible d’y en établir une à cause des montagnes qui, se prolongeant jusqu’à dix ou quinze lieues dans l’intérieur, viennent souvent tomber à pic dans le fleuve, ne laissant pas même la