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Le chemin de fer

l’intérieur des terres, entre le Saint-Maurice et Saint-Jérôme. Elle voulait par là ouvrir des domaines nouveaux à la colonisation et atteindre la rivière Outaouais, où elle pourrait donner la main au « Canada Atlantic, » compagnie qui venait d’entreprendre une ligne entre Parry Sound, sur la baie Géorgienne, (lac Huron) et Hawkesbury, sur l’Ottawa, en face du comté d’Argenteuil, théâtre des vastes opérations et du glorieux apostolat d’un des hommes les plus illustres de notre pays, nous voulons dire le curé Labelle.

Tous ces événements avaient marché en quelque sorte simultanément. L’antique projet, le rêve si longtemps caressé par la compagnie du Lac Saint-Jean d’ouvrir une ligne, à travers le nord de la province, au moins jusqu’à la rivière Outaouais, allait être enfin réalisé. « L’extension Ouest » allait enfin être construite, en même temps que, par ses laborieux efforts, la compagnie venait justement aussi de mettre la dernière main à « l’extension Est » qui aboutissait à Chicoutimi. Les trois vallées, du lac Saint-Jean, du St-Maurice et de l’Outaouais allaient être reliées directement entre elles par un véritable chemin de fer de colonisation qui ouvrirait un arrière-pays sans limites, assise et rempart de la province, empire futur d’une race d’hommes énergique et généreuse.