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tacles, qui se précipiteront furieuses du haut des monts, perceront un passage à travers de gigantesques rochers, et après mainte chute et cascade, viendront s’abattre en une large et majestueuse nappe, apportant à notre grand fleuve le tribut de cent vingt lieues d’un parcours alimenté par des affluents de toutes les dimensions.

Le Saint-Maurice porte en algonquin le nom de Métapélodine, ce qui veut dire « décharge au vent », sans doute pour exprimer que là où la rivière débouche dans le fleuve est un endroit exposé et que les vents y ont le champ libre. Nous sommes enchanté de cette explication.




Dès les premiers temps de notre histoire le Saint-Maurice a eu un nom et a joué un rôle considérable comme une des grandes artères fluviales qu’utilisait le commerce des pelleteries, en ce temps-là le commerce principal de la Nouvelle-France. Les Indiens du nord, Montagnais, Algonquins, Attikamègues le descendaient, chargés des produits énormes de leurs chasses, et se rendaient jusqu’à Trois-Rivières ; aujourd’hui, ils continuent encore à apporter leurs pelleteries, mais ils ne vont pas plus loin que Montachingue et Coucoucache, postes établis par la compagnie de la « Baie d’Hudson », quelques lieues plus haut que La Tuque.