Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/400

Cette page a été validée par deux contributeurs.

première fois dans le cours de cet écrit ? Il est nécessaire ici, pour l’intelligence du lecteur, de faire un exposé et d’entrer dans certains développements qui paraîtront d’abord étrangers à notre sujet et qui y sont néanmoins intimement liés désormais.

Tout le monde sait ce qu’est le lac Huron, le plus grand, après le lac Supérieur, des cinq lacs immenses qui forment les mers intérieures du continent nord-américain. Il a deux cent soixante-dix milles de longueur et une largeur moyenne de soixante-dix ; celle-ci s’étend parfois jusqu’à cent cinq. Sa superficie est de 23000 milles carrés, y compris la baie Georgienne qui n’est autre chose qu’un énorme bras du lac Huron s’enfonçant profondément dans le nord-ouest de la province d’Ontario. À elle seule, la baie Georgienne a une longueur de cent trente milles sur une largeur moyenne de cinquante ; elle a la même profondeur et la même altitude que le lac proprement dit. Au fond d’une de ces larges échancrures de la baie, sortes de bras de mer qui s’étendent parfois jusqu’à une distance considérable dans les terres et que les Anglais appellent des "Sounds", se trouve un port de premier ordre auquel on a donné le nom de Parry Sound, et qui est situé à peu près en face du passage par où les bateaux propulseurs des lacs et les autres cabotiers débouchent dans le lac Huron, en venant de Chicago et de Duluth.