Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/398

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pourrait donner la main au "Canada Atlantic", compagnie qui venait d’entreprendre une ligne entre Parry Sound, sur la baie Georgienne, (lac Huron) et Hawkesbury, sur l’Outaouais, en face du comté d’Argenteuil, théâtre des vastes opérations et du glorieux apostolat d’un des hommes les plus illustres de notre pays, nous voulons dire le curé Labelle.

* * *

Tous ces événements avaient marché en quelque sorte simultanément. L’antique projet, le rêve si longtemps caressé par la compagnie du Lac Saint-Jean d’ouvrir une ligne, à travers le nord de la province, au moins jusqu’à la rivière Outaouais, allait être enfin réalisé. « L’extension Ouest » allait enfin être construite, en même temps que, par ses laborieux efforts, la compagnie venait justement aussi de mettre la dernière main à « l’extension Est » qui aboutissait à Chicoutimi. Les trois vallées, du lac Saint-Jean, du St-Maurice et de l’Outaouais allaient être reliées directement entre elles par un véritable chemin de fer de colonisation qui ouvrirait un arrière-pays sans limites, assise et rempart de la province, empire futur d’une race d’hommes énergique et généreuse.

Pour donner la main au "Canada Atlantic", sur l’Outaouais, il n’y avait que 110 milles de voie ferrée à construire, en partant du Saint-Maurice et en tenant compte d’une section de vingt milles de longueur qui