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fait venir le seul pin qui a échappé aux incendies dont la vallée du lac Saint-Jean a été le théâtre à diverses époques, et dont plusieurs espèces de bois ne se relèveront jamais ; c’est là aussi que monsieur Benjamin Scott, grand industriel de Roberval, a établi une scierie importante où plusieurs centaines d’hommes trouvent de l’emploi toute l’année.

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De la Péribonca à la Grande-Décharge, il y a quelque chose comme quinze à seize milles de distance ; deux milles plus loin est la petite Décharge qui va rejoindre la précédente à l’extrémité orientale de l’île d’Alma, et toutes deux forment alors la rivière Saguenay, laquelle poursuit son cours jusqu’au fleuve Saint-Laurent. Lorsqu’on arrive à la Grande-Décharge, après avoir suivi la rive nord du lac, on est frappé de l’aspect tranquille qu’elle présente, de sa physionomie en quelque sorte réservée, et l’on se demande si c’est bien là cette issue impétueuse par laquelle tout un lac déverse ses eaux qui vont bondir de cascades en cascades et de rapides en rapides jusqu’à ce qu’elles trouvent un niveau égal à celui du grand fleuve. C’est que la première cascade appelée la « grande chute », ne commence pas à la sortie même du lac, mais seulement à deux milles plus bas, et qu’on peut difficilement l’apercevoir, à cause des sinuosités de la rive. Après cette « grande chute », il n’y a plus guère que des rapides peu