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ne compte plus aux yeux des Robervalois. Il y a encore la Grosse-Île, qui a environ un mille de longueur et autant de largeur, et qui contient une excellente ferme, propriété de M. Horace Dumais, le célèbre arpenteur qui nous a révélé la région du Lac Saint-Jean, qui l’a explorée dans tous les sens, plus loin, et bien autrement qu’aucun arpenteur moderne ne l’a tenté, et qui a fait sur elle de fort beaux travaux qui nous ont été, à nous particulièrement, d’une utilité précieuse.

Nous pouvons dire de plus qu’Horace Dumais, parmi tous ceux qui ont étudié plus ou moins la région du Lac Saint-Jean, est le seul qui l’ait comprise et nous en ait révélé la synthèse scientifique et philosophique.


IV


En quittant la Réserve des Sauvages, on perd petit à petit le Lac de vue, les défrichements deviennent de plus en plus rares et le chemin passe parfois en pleine forêt ; on traverse la rivière des Iroquois où ont été trouvées d’anciennes marmites, des chaudières de cuivre, des haches à tête ronde, des lances et, enfin, des fusils à long calibre des batte-feu, des silex, etc., puis l’on arrive sur les hauteurs de Saint-Prime d’où un immense panorama se déploie subitement sous le regard : c’est le Lac avec sa vallée entière, l’immense plaine de trente milles de largeur qui le borde du côté nord, et la chaîne des Périboncas dont la ligne bleue ondule par delà la plaine.