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à leur embouchure, de telle sorte qu’en automne il devient impossible d’y naviguer sans bouées.

L’hiver, le lac prend à glace dans toute son étendue ; mais ce n’est pas avant le milieu de décembre qu’on peut le traverser sans péril, quoique la glace commence à se former un mois environ avant cette date. Vers la mi-février, il devient impassable et l’on ne peut aller que sur les bords. Au printemps, les bords du lac seulement sont navigables vers la fin d’avril, et il faut attendre encore une douzaine de jours avant que la glace ait disparu de toute la surface.

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Le lac Saint-Jean communique non seulement avec le fleuve Saint-Laurent par la rivière Saguenay, mais aussi avec le grand lac Mistassini, après une succession de portages, échelonnés sur un parcours de cent cinquante lieues. Du lac Mistassini, appelé aussi lac des Baies, à cause de sa forme qui n’est guère qu’une suite de grandes baies presque parallèles, il est facile de se rendre à la mer de Hudson par la rivière Rupert qui coule entre le lac Mistassini et cette vaste mer septentrionale. On peut atteindre le Saint-Laurent, du côté ouest, par la rivière Batiscan et le Saint-Maurice. On atteint de même l’Outaouais, au moyen de divers lacs et ruisseaux qui forment une chaîne à peine interrompue entre le lac Saint-Jean et les sources de la Gatineau, d’où l’on peut faire trois cents