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manque de communications assurées avec la rive sud avait longtemps nui aux établissements de la rive nord ; il n’avait jamais existé qu’un chétif service de chaloupes entre Chicoutimi et Sainte-Anne, et encore dépendait-il d’une foule de circonstances qui lui mettaient le plus souvent obstacle. Aujourd’hui ce service, devenu régulier et imperturbable, est fait par un chaland à vapeur qui, s’il n’a pas toutes les élégances d’un yacht américain, a du moins une bonne volonté et une promptitude à se mettre en route, toutes les deux heures, qu’on ne trouve que chez les chalands ayant l’instinct et la passion des traversées.

La ville de Chicoutimi, dont la population ne dépasse pas quatre mille âmes, renferme, depuis 1892, une banque qui y fait des affaires succulentes et qui a donné une forte poussée à toutes les industries, à toutes les entreprises. Hâtons-nous de mentionner, parmi ces dernières, un grand entrepôt frigorifique, pour emmagasiner le beurre et le fromage, que l’on est à la veille de construire. Il en était temps, car déjà s’était fondée, en 1895, une « Bourse » pour la vente des fromages, bourse rendue nécessaire par le grand nombre de fromageries et de beurreries qui existent dans la paroisse.

Chicoutimi possède à l’heure présente deux ponts en fer, outre un journal, fondé en 1887 et qui porte le nom significatif de « Progrès du Saguenay ». Nous faisons ce rapprochement sans arrière-pensée ; si nous avons placé