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de la colline, émerge l’Hôtel-Dieu-Saint-Valier, fondé en 1884 et destiné primitivement à être un hôpital pour les marins que le nombre toujours croissant des navires, provenant de l’extension du commerce de bois, amenait dans le port de Chicoutimi. La direction en était confiée aux religieuses de l’Hôpital-Général de Québec. Deux ans plus tard, l’édifice était considérablement agrandi. Enfin, en 1895, la communauté en devenait propriétaire unique et en faisait, d’un simple hôpital de marine, un hospice général, un refuge pour les vieillards et les infirmes. Les religieuses y ont ajouté un orphelinat, qui sert d’asile à une trentaine d’enfants, mais qui peut en recevoir bon nombre de plus. C’est dans une chambre de cet hospice qu’expirait, au commencement de 1888, le premier évêque de Chicoutimi, Mgr Dominique Racine, qui fut appelé « l’Apôtre du Saguenay » et qui fut en réalité le père de la plupart des fondations de bienfaisance et d’instruction de cette contrée, jusque là encore si éloignée de nous, et pourtant si voisine, qu’il avait tant contribué à arracher à la barbarie.




À mi-descente de la falaise, sur un plateau étroit auquel des nivellements ont permis d’ajouter une terrasse, un jardin et quelques parterres, apparaît l’évêché, silencieusement assis, comme un solitaire en contemplation devant la profonde et énigmatique nature saguenayenne. Des