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que celui de la Malbaie, que le printemps s’y déclare plus à bonne heure et que les terres y valent mieux… »

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(1839). Dans le mois de juin, 1839, messieurs Decoigne, curé de la Baie Saint-Paul, et Lévêque, curé de la Malbaie, partirent de ce dernier endroit en chaloupe pour aller faire une mission à leurs anciens paroissiens ; car la population émigrée à la Grande-Baie et à l’Anse Saint-Jean se composait en majeure partie de gens venus de la Baie Saint-Paul et de la Malbaie. En remontant le Saguenay ils arrêtèrent à tous les postes où il y avait quelques familles ; partout, ils furent reçus avec les démonstrations de la plus grande joie ; puis ils arrivèrent à la Grande-Baie où ils étaient attendus avec impatience. Ils y trouvèrent une population de trois cent trente-six âmes, selon le rapport qu’ils en firent à l’évêque. En débarquant de leur chaloupe, ils allèrent loger dans la maison d’Alexis Simard, père. (Nous mentionnons ce détail, parce que c’est dans cette même maison que se retirèrent toujours les missionnaires dans la suite, et même que se fit régulièrement la mission, jusqu’à ce que la chapelle eût été construite.)

Les habitants de la Grande-Baie s’étaient piqués d’une noble émulation pour célébrer dignement la première mission donnée chez eux. Tous s’étaient entendus pour présenter le dimanche un pain béni monumental, qui est