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bien longtemps, le cours de ces rivières, jusqu’au loin dans l’intérieur, était flanqué d’épaisses forêts de pins que les feux ont fait disparaître, sans qu’une nouvelle pousse les ait remplacées depuis lors.

Les rivières qui se déchargent dans le Saguenay sont en général de petite dimension. On peut citer néanmoins la Petite Saguenay qui se prolonge dans l’intérieur jusque vers la Malbaie, et qui était autrefois un excellent endroit de chasse pour les sauvages ; la rivière Saint-Jean qui tombe dans l’anse de ce nom, la rivière Éternité et la rivière à Mars ; celle-ci se décharge dans la baie Ha ! Ha ! : toutes ces rivières sont du côté sud ou ouest du Saguenay.

Sur la rive nord on remarque la Sainte-Marguerite, le plus grand de tous les tributaires du Suguenay et dont le cours est le même que celui de ce dernier fleuve. La compagnie des Postes du Roi y avait autrefois une pêche où, dans une bonne saison, on prenait jusqu’à cinq ou six cents saumons ; c’était aussi un des meilleurs endroits de chasse pour les Indiens. La navigation de la rivière Sainte-Marguerite est très-rude et accessible seulement aux petits canots jusqu’à une distance de vingt à trente milles. Sa largeur est communément d’un acre et de près de deux à son embouchure. De chaque côté le sol était jadis couvert de bois de différentes espèces qui devenaient de plus en plus dures à mesure que l’on remontait la rivière. Si l’on en remontait ainsi le