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sur tout son parcours, étant de 95 brasses à son embouchure, de 133 à un endroit de la rive sud, et de 15 brasses à quelques pas plus loin, est un vaste port où le mouillage est partout sûr pour les navires de toute grandeur et à l’abri de tous les vents.

La Grande Baie est entourée d’un cercle de prairies qui en font le véritable commencement de la partie agricole du territoire du Saguenay. Aussi est-ce vers elle que se porta le premier effort, le premier mouvement de la colonisation, lorsque ce pays mystérieux, que la fable avait enveloppé jusque là de voiles impénétrables et auquel la légende prêtait les plus terribles aspects, vit enfin arriver sur son sol les pionniers précurseurs des importants et nombreux groupes de population qui se sont formés depuis. « La baie Ha ! Ha !, dit M. Bouchette, paraissait évidemment avoir été formée par la nature pour être le siège principal du commerce de toute cette partie du territoire du Saguenay : 1o À cause de la grande étendue de pays plat qui l’environne, qui s’étend d’un côté jusqu’à Chicoutimi et de l’autre jusqu’au lac Kenogami. 2o À cause du havre qu’elle offre aux vaisseaux de ligne de première classe, qui peuvent entrer directement dans la baie, avec presque le même vent qu’il leur faut pour monter le Saguenay et mouiller dans la seconde baie qui parait avoir été formée tout exprès pour servir de darse. 3o À cause de la facilité qu’il y a d’ouvrir un chemin jusqu’à Chicoutimi, ou